9 décembre 1893, attentat à la chambre par Auguste Vaillant

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SAISON 2015 - 2016, modifié à

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.

Nous sommes le 9 décembre 1893.

A la Chambre des députés. Ce jour-là, vers 16h, un homme lance une bombe dans l’hémicycle ! C’est une bombe puissante, chargée de clous et de morceaux de zinc. Mais heureusement, elle ne fera aucun mort, seulement des blessés, dont le coupable, un certain Auguste Vaillant. Il sera très vite arrêté.

Pourquoi a-t-il lancé la bombe ?

Pour plusieurs raisons. Mais la première, c’est qu’il fait partie de la mouvance anarchiste, particulièrement active à cette époque. D’ailleurs, il veut, par ce geste, venger l’arrestation et l’exécution de son ami Ravachol, un autre anarchiste, auteur lui aussi de nombreux attentats. Mais en visant la Chambre, Auguste Vaillant s’en prend d’abord à la bourgeoisie, responsable, selon lui, de la misère dont souffrent les pauvres gens. A son procès, il accusera, je cite : « cette société maudite où l'on peut voir un homme dépenser inutilement de quoi nourrir des milliers de familles, société infâme qui permet à quelques individus d'accaparer la richesse sociale ». Il précisera cependant qu’il ne voulait tuer personne et ne faire que des blessés.

On imagine qu’il écope quand même d’une lourde peine.

La plus sévère, la peine de mort. Il est guillotiné le 5 février 1894. Son exécution va donner lieu à une nouvelle vague d’attentats. Une série de lois d’exception surnommées les "lois scélérates", vont être votées à l’initiative du parlementaire Jean-Casimir Perier : Interdiction de certains journaux, autorisation des arrestations préventives, etc. Une espèce d’état d’urgence, si vous voulez, mais c’est une autre histoire…