5 mars 1953 : la mort de Joseph Staline éclipse celle de Sergueï Prokofiev

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SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.

Nous sommes le 5 mars 2018, mais en quel 5 mars partons-nous ?

Le 5 mars 1953. Joseph Staline vient de mourir. C’est évidemment un bouleversement mondial. Or, ce décès historique a éclipsé celui d’une autre grande figure russe, le compositeur Sergueï Prokoviev !

Donc Prokoviev et Staline sont morts le même jour. Évidemment, on n’a parlé que de Staline ?

C’est même plus vicieux que cela : le pouvoir soviétique a occulté délibérément la mort de Prokoviev, pour ne pas faire d’ombre au Petit père des peuples. La Pravda (l’ organe officiel du Parti) mettra six jours avant d’annoncer la mort du musicien ! Et du reste, sa famille a été même sommée de ne pas ébruiter la nouvelle tout de suite. Seule une quarantaine de personnes assistera aux funérailles, en catimini, dans un cimetière proche de Moscou.

Et Staline ?

Alors là, c’est tout le contraire ! Il faut d’abord vous dire que Staline a été victime, le 28 février 53, d’une attaque cérébrale. On l’a retrouvé étendu dans sa chambre. Et c’est là que prend place une scène de tragi-comédie assez inouïe : le tyran avait interdit la présence de médecins, qu’il soupçonnait de comploter contre lui. Seul Beria, le chef de la sécurité (un sinistre personnage) peut prendre la décision de faire venir un docteur. Beria constate l’état critique de Staline mais refuse de faire venir les médecins, et pour cause : une nouvelle purge se préparait, dont il devait faire les frais ! Autant vous dire qu’il n’était pas fâché de voir Staline passer l’arme à gauche. Le matin du 5 mars, donc Staline meurt. Son corps sera exposé dans le mausolée de la place Rouge, à côté de celui de Lénine. Lui succède Khrouchtchev qui va un peu desserrer le carcan idéologique.

 

On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe1.

Pour une heure consacrée à Benjamin Franklin.