Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 23 janvier 2018, mais en quel 23 janvier partons-nous ?
Le 23 janvier 1989, il y a 29 ans déjà, quand s’éteignait à Figueras (sa ville natale, en Catalogne), un grand surréaliste, en même temps que l’un des artistes les plus célèbres du XXe siècle : Salvador Dali (ami de Garcia Lorca, de Buñuel, de Miro). Un homme sûr de lui et qui devait enchanter notre enfance par ses déclarations narcissiques ; il disait par exemple : "Vous savez quelles sont les deux choses les plus heureuses qui puissent arriver à un peintre contemporain ? Primo : être Espagnol et secundo : s’appeler Dali. Elles me sont arrivées toutes les deux". Et comme il voyait bien que ce point de vue mégalo laissait tout le monde pantois, il ajoutait : "Je crois que tout le macro-cosmos existe uniquement pour qu’il y ait la vie sur terre, et sur cette terre, Dali".
Le problème quand on fait ce genre de déclaration, c’est qu’après, il faut assurer.
Mais il "assurait" ! La personnalité de Dali, ainsi que ses choix esthétiques et politiques, ont toujours été controversés ; mais pour ce qui est de l’art, un certain consensus s’est fait de bonne heure sur son talent, voire son génie.
Si on devait ne retenir qu’une œuvre ?
Ce serait le tableau-phare du musée de Glasgow, en Écosse, acheté dès sa création, en 1951 : un Christ en croix vu d’en-haut, depuis un point d’observation zénithal qui met en valeur les épaules du supplicié. Pas de clous visible, ni de sang apparent ; pas de couronne d’épines , mais un Christ aux cheveux courts, tout en grâce, qui se détache sur les cieux obscurs et paraît sombrer, plonger avec sa croix vers un autre ciel, plus lumineux, couleur d’aurore qui domine, dans une autre perspective, un petit port de Catalogne.
On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe1.
Pour une heure consacrée à l’écrivain japonais Mishima et à son suicide ritualisé.
