14 novembre 1913 : la publication de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust

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SAISON 2016 - 2017

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.

Nous sommes le 14 novembre 2016 mais en quel 14 novembre partons-nous ?

Le 14 novembre 1913, jour de la publication d’un chef-d’œuvre de la littérature dont voici les premiers mots: Longtemps, je me suis couché de bonne heure.

Proust, À la recherche du temps perdu !

Évidemment, le premier volume : Du côté de Chez Swann. Cela continue ainsi : Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : "Je m’endors". Ce premier volume sera suivi de six autres (si l’on ne compte pas le dédoublement des Jeunes Filles, de Guermantes et de Sodome et Gomorrhe). L’ensemble de La recherche sera publiée entre 1913 donc ce 14 novembre, il y a 103 ans et 1927, après la mort de l’écrivain.

Aussi bizarre que cela puisse paraitre, le texte a été d’abord refusé, non ?

En effet, ce sont les mystères de l’édition. Marcel Proust dépose, en 1912, son manuscrit à la NRF, la maison d’édition de Gaston Gallimard. C’est André Gide qui est chargé d’en juger ; or, il n’est pas convaincu et retourne poliment le manuscrit. Même réaction chez Ollendorff : le directeur de cette maison écrit : "je suis peut-être bouché à l’émeri, mais je ne puis comprendre qu’un monsieur puisse employer trente pages à décrire comment il se tourne et se retourne dans son lit avant de trouver le sommeil". Ainsi, c’est à son compte que Proust va faire éditer son œuvre, chez Grasset. Et ce 14 novembre 1913, parait donc, A la recherche du temps perdu. Tome 1er : du côté de chez Swann. Le livre est bien accueilli , et Gallimard comprend qu’il a commis une erreur ! Gide va devoir se fendre d’une lettre d’excuse ; et Proust se laisse convaincre. Le deuxième volume sort en 1919, À l’ombre des jeunes filles en pleurs. Il obtiendra le prix Goncourt. En attendant de devenir un monument de la littérature mondiale. Mais ça, Thomas, c’est une autre histoire…