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Ce dimanche, Anne Cazaubon nous emmène sur le chemin de la guérison de notre "enfant intérieur", celui qui régit toutes nos émotions et nous fait parfois réagir comme un enfant de quatre ans.

Avec elle, tous les dimanches, on ouvre une page de développement personnel, bonjour Anne Cazaubon. Et aujourd’hui, vous vous attelez à un gros morceau : la guérison de l’enfant intérieur, vaste chantier !

Alors attention, ceci n’est pas une "invitation à jouer à l’enfant" ni une échographie à passer. Il s’agit plutôt de reprendre contact avec cet "enfant brimé en nous, cet enfant abandonné, malmené, et réduit au silence par l’adulte que nous sommes devenu". Et si vous pensez, que vous n’avez pas "d’enfant intérieur", où que vous ne savez pas où il se trouve ou de quelle manière il se manifeste dans votre vie, il vous suffit peut-être, de vous regarder agir. L’analyse transactionnelle peut nous aider à y voir plus clair là-dedans. En gros, l’idée, c’est qu’à l’intérieur de chacun d’entre nous, il y a le parent en moi (celui qui établit les règles), l’adulte en moi (celui qui décide, qui pense, et résout les problèmes), et l’enfant en moi (qui ressent et réagit). On a déjà parlé ici, de ce que réagir veut dire, de ces émotions à fleur de peau, de cette souffrance non entendue qui me pousse à voler dans les plumes de celui que j’ai en face de moi, qui, de manière involontaire, par une phrase, un regard, met le feu aux poudres.

 

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Par exemple, quand je dis que mon patron n’a même pas lu ce dossier que j’ai mis 15 jours à élaborer, qui parle à l’intérieur de moi ? Est-ce que c’est ce petit garçon qui aimerait bien que papa regarde vraiment son dessin ou lise sa rédaction ?  Quand je prends la mouche parce que je ne suis pas invité à cette soirée d’anniversaire, qui réagit ? Est-ce que c’est cette petite fille qui se souvient que toute la classe avait été invitée au goûter de Jonathan en CE2 ? A bien y regarder, il s’exprime vraiment partout cet "enfant intérieur", sauf qu’il nous joue bien des tours au quotidien. D’où l’intérêt de vouloir enfin prendre soin de lui et ainsi se libérer de ses travers.

Comment est-ce qu’on peut le guérir cet "enfant intérieur" ?

D’abord, on peut essayer d’entrer en contact avec lui, en se replongeant dans des photos d’enfance : je peux ressortir ce portrait de moi à cinq ans, et l’avoir en permanence dans mon portefeuille, ou sur mon smartphone. Le regarder en mettant mes mains sur mon cœur, et voir ce qui vient, l’émotion qui vient. Je peux en profiter pour lui demander pardon de l’avoir négligé pendant toutes ces années et lui expliquer pourquoi je n’ai pas donné de nouvelles, lui raconter ma vie sans trahir la réalité. Bref, instaurer le dialogue intérieur : "comment vas-tu ? Acceptes-tu de parler avec moi ?".

Oui, parfois, l’enfant intérieur est un peu échaudé. On peut ensuite laisser venir les réponses et si elles ne prennent pas le chemin des mots, elles peuvent peut-être prendre celui du pinceau, du feutre, du dessin en invitant mon enfant intérieur à dessiner l’adulte que je suis. Et pour cela, pour que cela vienne véritablement du cœur, je peux emprunter ma main dite "maladroite" (c’est ainsi qu’on l’appelle en dessin), c’est-à-dire, la main gauche, si je suis droitière, pour que ce ne soit pas ma tête qui dessine, mais bel et bien mon cœur, qui guide le trait de mon crayon. En lui consacrant tout ce temps, je vais ainsi me montrer un parent attentionné pour mon enfant intérieur et réparer quelque chose de très profond en moi.

Merci Anne, on vous retrouve tous les jours à 15h50 sur l’antenne d’Europe 1 pour nous distiller vos Antidotes de développement personnel