Succès, illustration, Geralt / Pixabay 3:38
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On est souvent son pire ennemi, on se tire souvent des balles dans le pied, tout seul comme des grands. Alors certes, il y a la pensée positive, mais de temps à autre, on a tous besoin d’un électrochoc pour éviter de se saborder !

Aujourd’hui, on va tout faire pour éviter de louper sa vie !

C’est justement pour cela que je suis là ! Laissez les professionnels faire leur travail. Alors, parce que vous m’êtes chers, et que cette année, on s’est juré de réaliser pleinement nos potentiels, j’ai envie de partager avec vous l’un de mes Antidotes perso (oui, c’est cadeau !) et ce qu’il est écrit sur mon Mood board. Un Mood board, (comme disent les Américains dans leur pays et dans leur langue) c’est un tableau d’inspiration. Un tableau aimanté (ou en liège) que vous pouvez avoir à côté de votre bureau, face à vous, pour quand votre esprit se fait la malle, qu’il puisse se perdre (pour mieux se trouver) dans des images inspirantes, des lieux idylliques, des citations motivantes, des photos d’objets ou de personnages susceptibles de vous aiguiller pour l’écriture de votre roman, pour l’élaboration de votre plan d’attaque pour changer de vie.

Et sur mon tableau d’inspiration donc, juste à côté de la phrase de la romancière George Eliot ("Il n’est jamais trop tard pour être ce que nous aurions pu être."), il y a ce petit panneau qui dénote un peu, tel un cheveu blanc dans une crinière ébène. Un petit papier qui, franchement, il faut dire ce qui est, n’est pas tout à fait "pensée positive". C’est mon côté retors, mon côté rebelle, mon côté revêche, mais cette petite liste a au moins le mérite de piquer au vif régulièrement mon amour-propre et de me remettre dans le droit chemin si besoin, dès que je m’éloigne de mes projets.

Mais qu’est-ce qu’il y a d’écrit sur ce fichu papier ?

Sur ce tableau, il y a les "10 phrases à mettre en œuvre si vraiment, vous avez envie de tout faire rater", ou "tout ce qu’il ne faut pas faire". Quand je dis que ça n’est pas très "pensée positive", c’est tout simplement parce que les phrases sont tournées de manière négative. Et sur certains, en tout cas sur moi, ça a l’effet d’une "bouteille d’alcool à 90" versée sur une plaie béante à vif. Ce qu’il ne faut pas faire donc, sauf si vous voulez vous savonner la planche :

Petit 1 : se comparer en permanence aux autres. Chacun son rythme, chacun son chemin, chacun sa réparation, et chacun sa mission.

Petit 2 : parler à votre famille de ce que vous faites, de ce projet que vous lancez et surtout, surtout, attendre du soutien de leur part. Et si vous en obtenez, vous avez beaucoup de chance, parce que c’est sacrément rare que tout le monde soit de votre côté.

Petit 3 : si vous voulez tout faire rater, surtout, surtout n’hésitez pas à fonder l’intégralité de votre carrière sur la réussite d’un seul et unique projet !

Petit 4 : restez bien cramponné à ce que vous connaissez, au milieu que vous connaissez, aux gens que vous connaissez, aux savoirs que vous maîtrisez.

Petit 5 : dépréciez-vous en permanence. Franchement vous n’avez pas vraiment les compétences ni les moyens de vos ambitions !

Petit 6 : si vous voulez scier la branche sur laquelle vous êtes assis, surtout, surtout, laissez l’argent dicter tout ce que vous faites et surtout vous empêcher de faire tout ce que vous voulez faire. Il y a beaucoup d’autres manières de penser un projet qu’en terme de levée de fonds. Vive le financement collaboratif ou le troc de compétence !

Le petit 7 et le petit 8 vont de pair : ployez bien sous la pression sociale. Oui, soumettez-vous aux dictats des conventions, du qu’en dira-t-on. Et surtout, petit 8, ne faites que ce que votre famille adorera. Si vous ne voulez pas y arriver, rencontrer l’amour, changer de boulot, déménager, rééquilibrer votre temps de travail et votre vie perso, surtout, surtout, ne changez rien, et restez bien tranquille sur la file de droite à 110 sur l’autoroute sans bouger.

Petit 9 : ah oui, quand on ne veut pas du tout mener à bien ses projets, on se cantonne à ne faire que ce que le client, le directeur de la galerie, le patron, ou l’investisseur vous demande de faire.

Petit 10 : et pour finir, sachez que le meilleur moyen de baisser les bras, de vous démoraliser, de lâcher la rampe, c’est de vous fixer des objectifs inaccessibles, à remplir pour demain !