Unilever menace Google et Facebook pour qu'ils luttent contre les fake news

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SAISON 2017 - 2018, modifié à

La multinationale menace de supprimer ses deux milliards d'euros de publicité si Google et Facebook ne luttent pas contre les fake news et le harcèlement en ligne.

Unilever en a marre... Marre que les géants du web - Google et Facebook en premier lieu -, ne soient pas assez fermes contre les fausses informations, les fameuses fake news, et les propos haineux qui se multiplient sur les réseaux sociaux. Le groupe leader dans plusieurs secteurs de l'agroalimentaire ne veut pas que ses marques soient associées à ces contenus.

Budget publicité monstrueux

"Nous ne pouvons pas accepter un environnement dans lequel nos consommateurs n'ont pas confiance en ce qu'ils voient en ligne", a simplement résumé le directeur marketing d'Unilever à l'occasion de sa conférence annuelle consacrée au marketing digital. Et si tous les gouvernements, notamment français, demandent déjà à Google, Facebook et aux autres acteurs du secteur de faire plus attention avec plus au moins de succès, Unilever a un argument de poids dans la bataille. Le groupe dépense chaque année 2 milliards d'euros pour faire de la publicité en ligne...

Et pour cause, Unilever ce sont les lessives Skip et Sun, le thé Lipton et les infusions Elephant, les glaces Magnum, Carte d'Or et Ben&Jerries, et la liste est encore longue. Le groupe est le quatrième acteur mondial de l'alimentaire et le premier producteur de thé et de glaces. Le retrait de ma totalité de ses publicités en ligne serait un camouflet pour les plateformes.

Des annonceurs de plus en plus exigeants

Chez Google et Facebook personne ne se risque pour le moment à communiquer sur le sujet. Silence radio. Mais en coulisse, on s'interroge. D'autant que ce n'est pas la première fois que des marques s'énervent de voir leur image mêlée aux propos ou aux contenus haineux que l'on peut trouver sur Internet. En fin d'année dernière Google en a fait l'expérience avec YouTube. Après des enquêtes de plusieurs médias américains sur des contenus douteux qui étaient en ligne, plusieurs annonceurs avaient retiré leurs publicités.

Résultat, YouTube a fini par changer ses pratiques en matière de publicité et est désormais beaucoup plus exigent. Désormais pour qu'un utilisateur puisse afficher de la publicité avant ses vidéos il doit avoir au moins 4.000 heures de visionnage et 1.000 abonnés. En clair, le nombre de chaînes éligibles à la publicité a été largement réduit pour permettre un meilleur contrôle.