Vols annulés ou retardés : quelles sont les compagnies aériennes les moins fiables ?

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Air France arrive 9ème du classement des compagnies aériennes les moins fiables par rapport aux vols de cet été © JOEL SAGET / AFP
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Que ce soit en raison des mouvements sociaux, de l'essor des compagnies low-cost ou des aéroports congestionnés, de plus en plus de vols ont été annulés ou ont enregistré un retard de plus de trois heures en juillet et août.

De Vueling à Easyjet en passant par Air France et Ryanair, toutes ces compagnies ont un point commun : elles figurent parmi les 20 compagnies aériennes les moins fiables en matière de respect des horaires cet été, comme le dévoile Le Parisien mardi.

Une large hausse du nombre de perturbations. "Depuis janvier, les vols annulés ou retardés de plus de trois heures [qui doivent être indemnisés] ont augmenté de 80% par rapport à 2017", assure auprès du Parisien Romain Drosne, le cofondateur de la société RefundMyTicket, qui a dressé ce classement pour les mois de juillet et août 2018. Le patron de cette société d'assistance aux voyageurs estime même que la barre symbolique des 20 millions de passagers lésés devrait être atteinte en octobre. Et ce classement ne prend en compte que les annulations ou retards de plus de trois heures. Or le nombre de vols en retard d'une heure a bondi de 4,4% en 2017 à 6,3% l'année suivante. 

Un ciel congestionné et des mouvements sociaux. En cause ? Les différents mouvements de grèves de l'été, comme celui du personnel de Ryanair qui a provoqué l'annulation de nombreux voyages ou encore celui des employés d'Air France. Par ailleurs, la congestion des aéroports serait également en cause. En effet, le trafic aérien augmente de 6% par an. "L'été, les contrôles de douanes et l'enregistrement sont surchargés, ce qui peut entraîner des retards en chaîne", explique Romain Drosne. 

Le succès des low-cost pourrait également expliquer cet engorgement. Car "ces compagnies à bas coût font plus de rotations entre deux destinations afin de rentabiliser au maximum les lignes. Cela crée forcément des embouteillages", explique Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et consultant aéronautique, au Parisien

Deux low-cost dans le Top 3 des compagnies. En tête des compagnies les moins fiables (selon les données relevées pour juillet et août 2018), on trouve la low-cost espagnole Vueling qui a annulé 2,89% de ses vols et enregistré un retard de plus de trois heures sur 1,17% de ses voyages. En deuxième position, on trouve la compagnie low-cost allemande Eurowings (filiale de Lufthansa) qui a annulé 2,31% de ses voyages et eu un retard sur 0,78% de ses vols. Enfin, la compagnie nationale polonaise Polish Airlines arrive à la troisième place avec 2,56% de vols annulés et 0,52% de ses voyages en retard.

Easyjet se trouve à la cinquième place, Ryanair arrive huitième juste avant Air France dont 1,38% des vols ont été annulés cet été et qui a enregistré 0,61% de retards de plus de trois heures. La compagnie nationale française est donc moins fiables que l'Allemande Lufthansa (11ème), British Airways (12ème), KLM (15ème) ou encore Alitalia (20ème).

Orly, troisième aéroport le moins fiable. Quant aux aéroports, les moins fiables, au niveau européen, sont ceux de Barcelone - El Prato, dont 2,02% des vols ont été annulés et 1,04% retardés, puis Düsserldorf en Allemagne (2,37% d'annulations et 0,56% de retards) et Orly (1,99% d'annulations et 0,62% de retards), près de Paris. Roissy-Charles-de-Gaulle occupe quant à lui la 10ème place de ce classement avec 1,03% de vols annulés et 0,80% de voyages retardés. 

Quelles solutions ? Pour limiter les retards, les compagnies aériennes ont mis en place une astuce : augmenter le temps de vol indiqué aux passagers. C'est ce qu'a révélé une enquête de l'association de consommateurs britannique Which. Ainsi, elles se laissent plus de marge de manœuvre pour atteindre le moins possible la barre des trois heures de retard à partir desquelles elles doivent dédommager les passagers. 

Par améliorer la rotation des avions, le spécialiste Gérard Feldzer propose également d'"agrandir les infrastructures quand c'est possible". C'est d'ailleurs ce qu'envisage Roissy-Charles-de-Gaulle qui veut construire un quatrième terminal.