Vers une fusion entre PSA et Opel ?

Les ouvriers d'Opel et de Peugeot-Citroën pourraient bientôt travailler sur les même lignes de montage
Les ouvriers d'Opel et de Peugeot-Citroën pourraient bientôt travailler sur les même lignes de montage © MAXPPP
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Thomas Morel, avec Reuters , modifié à
General Motors pourrait fusionner ses activités européennes avec le Français.

PSA s’appellera-t-il bientôt PSA-Opel ? Depuis l’annonce d’une alliance entre Peugeot-Citroën et le groupe américain General Motors, propriétaire de la marque allemande Opel,en février dernier, l’hypothèse d’un partage des lignes de production revient régulièrement. Selon le site Internet latribune.fr, les deux groupes envisageraient désormais de fusionner leurs activités européennes. Plusieurs hypothèses seraient à l’étude, allant de la simple vente de la marque Opel à PSA au regroupement des deux groupes dans une même entité.

12 ans de pertes pour GM

Une usine d'assemblage de BMW, à Berlin.

© Reuters

Les deux constructeurs subissent de plein fouet la crise économique : Sur les neuf premiers mois de l’année, les ventes de voitures de PSA ont baissé de 17 % par rapport à 2011. Les capacités de production du groupe sont tellement supérieures aux besoins que la direction a annoncé cet été la fermeture de son usine d’Aulnay-sous-Bois, ainsi que la suppression de 8.000 postes. Et GM ne se porte pas beaucoup mieux : le groupe américain, sauvé de la faillite par l'administration de Barack Obama en 2008, n’a plus gagné un centime en Europe depuis 12 ans, et s’attend à deux années de pertes supplémentaires. L’usine Opel de Bochum, en Allemagne, est d’ailleurs elle aussi menacée de fermeture.

Un sujet sensible

Autant dire que les deux groupes auraient tout à gagner à mutualiser leurs lignes de production. Seul problème, cette question économique est assortie d’une véritable bombe sociale, tant les effectifs potentiellement touchés sont importants. Depuis l’annonce du plan social de PSA, les salariés sont mobilisés pour défendre leurs emplois. Lors du Salon de l’automobile, mardi à Paris, ils étaient plusieurs centaines à manifester, avant d’être repoussés par la Police.

Signe de la sensibilité du dossier, les parties ont préféré s’abstenir de tout commentaire. « S’agissant de nos relations avec GM, l’actualité est la mise en œuvre du ‘master agreement’ dont le contenu sera dévoilé fin octobre. (…) Nous ne commentons pas cet article, comme nous n’avons pas commenté les nombreux articles précédents sur l’alliance », explique un porte-parole de PSA. Même son de cloche chez Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif qui s'est pourtant engagé dans le dossier des licenciements chez PSA, qui affirmait vendredi préférer ne pas réagir à des « suppositions ».