L'avenir semble s'éclaircir pour Caddie. Le fabricant de chariots de supermarché, placé en redressement judiciaire le 5 mars 2012, va être racheté par le groupe français Altia pour 1,9 million d'euros, a annoncé mercredi la chambre commerciale du TGI de Strasbourg. 124 emplois sur les 509 que compte actuellement l'entreprise seront supprimés.
"Nous reprenons uniquement les actifs. Il reviendra à l'administrateur judiciaire d'éponger les dettes, notamment en vendant certains bâtiments industriels", a précisé Nicole Cohen, directrice générale du groupe Altia.
14 millions pour développer l'activité
L'offre présentée par ce fabricant de pièces métalliques et métallo-plastiques pour les industries automobile, aéronautique et le secteur médical, a été préférée à trois autres propositions concurrentes. Altia prévoit en l'investissement de 14 millions d'euros pour développer l'activité, rapportent Les Dernières Nouvelles d'Alsace. Parmi les pistes envisagées, la conservation de l'unité de production en Chine et la mise en vente de celle du Portugal.
"C'était l'offre la plus pérenne, avec les meilleures garanties financières, donc c'est la moins mauvaise des solutions", a commenté Christophe Zinck, le secrétaire du comité d'entreprise de Caddie. Les salariés licenciés seront en principe accompagnés par une cellule de reclassement, a-t-il ajouté en rappelant que l'Etat avait promis de financer cette cellule.
De son côté, Altia a précisé que les salariés licenciés seraient prioritaires pendant trois ans pour revenir chez Caddie dans le cas où l'entreprise retrouverait le chemin des embauches.
Une entreprise fondée en 1928
L'incontournable fabricant de chariots depuis 1928, basé à Drusenheim dans le Bas-Rhin, fournit 70% du marché français de la grande distribution. L'an dernier, Caddie a perdu 10 millions d'euros, selon le quotidien alsacien.
Son chiffre d'affaires est passé de 110 millions d'euros par an en 2006 à 85 millions en 2011.
"C'est une société qui a vécu sur ses acquis, avec un actionnariat vieillissant qui n'a pas suffisamment préparé la transmission", expliquait son PDG Stéphane Dedieu au moment du placement en redressement judiciaire.
Il y a deux ans, Caddie avait pourtant regroupé ses activités à Drusenheim et avait lancé un plan de départs volontaires. Environ 220 personnes avaient alors quitté l'entreprise. Mais, il lui manquait 15 millions d'euros pour moderniser son parc de machines et achever le regroupement de ses activités à Drusenheim.