Un patron victime de ses actionnaires

Le tranquille assureur Aviva a été le théâtre d'une inattendue rébellin : les actionnaires ont refusé que le PDG soit augmenté alosr que l'entreprise va mal et que l'action a chuté en Bourse.
Le tranquille assureur Aviva a été le théâtre d'une inattendue rébellin : les actionnaires ont refusé que le PDG soit augmenté alosr que l'entreprise va mal et que l'action a chuté en Bourse. © REUTERS
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Le PDG de l'assureur Aviva a dû démissionner après s’être vu refuser une nouvelle hausse de salaire.

Le temps des très hautes rémunérations n’est pas révolu, mais les patrons qui en bénéficient ont plus de mal à convaincre. Après une première fronde au sein de la banque américaine Citigroup, c’est au tour de l’assureur britannique  Aviva de connaître une rébellion des actionnaires.

Son directeur général Andrew Moss a en effet démissionné de ses fonctions mardi, poussé par les actionnaires de l’entreprise. Et pour cause : il demandait une nouvelle augmentation alors que la société se porte mal.

L’entreprise se porte mal, son patron en veut plus

Conviés la semaine dernière à l’assemblée générale d’Aviva, les actionnaires étaient déjà tendus en raison des mauvaises performances boursières de la société, dont le titre a perdu plus d’un quart de sa valeur en un an. La surprise a donc été de mise lorsque le patron d’Aviva, Andrew Moss, a envisagé un nouveau rapport sur les rémunérations des dirigeants du groupe.

S’il avait été adopté, le patron aurait vu son salaire augmenter de 4,8% pour atteindre 1,2 millions d’euros annuel. Verdict : 54% des actionnaires ont voté contre. Face au tollé provoqué, Andrew Moss a fait marche arrière mais le mal était fait : pour éviter une rebellion des actionnaires, il a dû présenter sa démission.

Le Royaume-Uni devient sensible aux hautes rémunérations

Pays féru de libéralisme, le Royaume-Uni commence pourtant à remettre en cause certaines pratiques, notamment les bonus et les salaires de certains grands patrons, jugés excessifs en temps de vaches maigres.

Le quotidien britannique The Independent a par exemple listé les dernières affaires qui ont émaillé le monde feutré des affaires. La banque Barclays a ainsi connu une fronde de ses actionnaires lorsqu’ils ont découvert que le patron Bob Diamond allait empocher presque 22 millions d’euros pour la seule année 2011. Dans le même temps, l’action Barclays a chuté de 30%.

Chez le géant de l’agroalimentaire Premier Foods, c’est le bonus de bienvenue (‘golden hello’) de 2,35 millions d’euros accordé au nouveau PDG qui a été retoqué, rapporte toujours The Independent. Pendant ce temps, l’action de l’entreprise a dévissé de 70% en 2011. AstroZeneca (pharmacie), Xstrata (mine) et William Hill (jeux d’argent) ont connu les mêmes révoltes actionnariales et ce n’est pas fini : d’autres frondes sont pressentis chez Centrica (energie) et WPP (publicité).