Un jeune sur deux a déjà connu le chômage

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avec AFP , modifié à
Pour une majorité de jeunes, la vie active commence par une période de chômage.

Quelles ont été les conséquences de la crise de 2008 sur les jeunes ? Pour répondre à cette question, le Centre d'étude et de recherche sur les qualifications (Cereq) a interrogé 25.000 jeunes sortis du système éducatif en 2007. Le constat est sans appel : une majorité (52%) des jeunes ont été au moins une fois au chômage dans leurs trois premières années de vie actives, et un tiers l'a été six mois ou plus.

En clair, une majorité de jeunes ayant terminé leur formation en 2007 a commencé sa vie active par une période de chômage. Au bout de six mois, 80% de ces jeunes interrogés en 2010 ont tout de même réussi à décrocher au moins une fois un emploi, même très temporaire. Et au bout de trois ans, la trajectoire "type" la plus courante est celle d'un "accès rapide et durable à l'emploi", pour 58% des jeunes actifs, ce qui signifie que trois ans après la première enquête, ils ont un emploi ou ont déclaré un ou plusieurs emplois successifs sur la période.

Une précarité grandissante

L'étude du Cereq souligne que le diplôme protège toujours : pour 56% des non-diplômés, l'épisode de chômage a duré plus d'un an, contre 9% des diplômés du supérieur.

Quant à la précarité, elle gagne encore du terrain. "L'emploi précaire est devenu la norme pour les premiers emplois occupés", note ainsi le Cereq, affirmant que seules 31% des premières embauches réalisées le sont sur des emplois en CDI. Le phénomène touche tous les jeunes, y compris les diplômés, en dehors des sortants d'écoles d'ingénieurs, qui restent majoritairement recrutés d'emblée en CDI. Pour les écoles de commerce, la proportion tombe à 52%.

Des formations pas adaptées

Et l'emploi reste précaire pendant longtemps : au bout de trois ans, les jeunes sont toujours un tiers à être intérimaires, vacataires, en contrat aidé ou en CDD. Cette précarité a une conséquence : les jeunes restent plus longtemps chez leurs parents. Après trois ans, 55% des jeunes hommes et 36% des jeunes femmes habitent ainsi toujours chez leurs parents.

Cette étude très détaillée met en lumière d'autres phénomènes, comme le fait qu'une majorité de jeunes se stabilise dans un emploi qui ne correspond pas à sa formation. "Chercher à ajuster de plus en plus précisément les contenus des formations à leurs débouchés supposés est en partie vain", en conclu le Centre.