"De toutes les grandes batailles que le Parlement a menées, celle-ci est sans doute la plus importante", a estimé mercredi l'eurodéputé libéral, belge, Guy Verhofstadt, cité par Le Monde. La "grande bataille" ? Le rejet par les députés européens de l'accord passé début février entre les dirigeants des Vingt-Sept sur les dépenses de l'Union européenne pour la période 2014-2020. Accord pourtant trouvé in extremis, après l’échec d'un sommet en novembre sur le même sujet, et qui baissait, pour la première fois de son histoire, le budget européen, et donc les fonds destinés aux infrastructures, aux frais de fonctionnement des institutions, ou encore à la Recherche et l'Innovation.
Les parlementaires ont ainsi déploré le "fossé entre les engagements politiques de l'Union européenne et ses moyens budgétaires". Ce rejet de l'accord par le parlement européen n'a qu'une valeur déclarative. Mais il annonce la position du Parlement dans les négociations qui vont s'ouvrir avec le Conseil européen, en vue d'un compromis auquel les deux parties espèrent parvenir d'ici l'été. D'autant que les parlementaires pourront, en dernier recours, utiliser leur droit de véto. Et la large majorité obtenue par la résolution visant à rejeter l'accord montre que cette menace de veto est bien réelle. La résolution, qui était présentée par le Parti populaire européen (PPE), les Socialistes et démocrates, les Libéraux et démocrates, les Verts et le groupe communiste, a été approuvée par 506 voix contre 161 et 23 abstentions.