UberPop s'étend et se lance à Marseille, Nantes et Strasbourg

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Image d'illustration © PIERRE ANDRIEU / AFP
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et Yann Terrou , modifié à
ÉCONOMIE - Illégale selon l'Etat, l'application UberPop est utilisable à partir de lundi à Marseille, Nantes et Strasbourg.

Uber poursuit, envers et contre tous, son offensive. Selon Le Figaro, cette entreprise de VTC va en effet étendre son service UberPop à trois villes de France, Marseille, Nantes et Strasbourg, en plus de Paris, Lille, Lyon, Nice, Toulouse et Bordeaux où elle existe déjà. Cette application qui met en relation des clients et des chauffeurs, a pourtant été déclarée illégale par le gouvernement. Sur le plan juridique, le dossier est pour l'instant en suspens. La guerre avec les taxis et avec les autres sociétés de VTC risque, elle, d'être relancée.

Dans le plus grand secret. L'effet de surprise était recherché. Il est réussi. Les chauffeurs, des particuliers qui exercent comme chauffeurs pour arrondir leurs fins de mois et qui s'étaient pré-enregistrés, ont su au dernier moment qu'ils pourraient commencer leur travail de chauffeur. La mairie de Marseille, elle même, n'a pas été prévenue de l'arrivée de l'entreprise californienne. 

De la "concurrence déloyale" pour les taxis. Alors que les chauffeurs d'UberPop sont d'ores et déjà opérationnels, Alain, taxi dans la cité phocéenne, voit dans l'application d'Uber de "la concurrence déloyale" et "la fin de la profession telle qu'elle est à l'heure actuelle". "Il y a énormément de taxis qui ont payé leur licence à hauteur de 120.000 euros", rappelle-t-il au micro d'Europe 1. Pour Didier, lui aussi chauffeur de taxi, UberPop est de "la fumisterie" puisque ses chauffeurs "vont rouler sans aucune formation et sans payer de charges", "un danger" estime-t-il. 

Uber est légal... Uber est une société de VTC (voiture de transport avec chauffeur) débarquée en France en 2011. Les VTC ont longtemps provoqué l'ire des taxis jusqu'à ce que le Conseil constitutionnel mette bon ordre dans cette féroce concurrence. En mai dernier, il a autorisé les VTC à afficher des prix en fonction des kilomètres, une pratique jusque là réservée aux taxis. Mais il a interdit à ses chauffeurs de "marauder", c'est-à-dire d'informer un client à la fois de sa localisation et de sa disponibilité. Enfin, les Sages obligent désormais aux VTC non réservés de se garer. 

... mais UberPop a été condamné en 2014. Si Uber peut continuer, sans craindre les foudres de la justice française, à lancer ses VTC, il n'en est pas de même de son application UberPop. La société californienne a été condamnée en octobre 2014 à 100.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir proposé en France UberPop. La justice française avait estimé que l'application, présentée comme du covoiturage, n'en était pas vraiment. Le tribunal considère que l'existence d'une tarification prédéfinie, au kilomètre parcouru et au temps écoulé, avec un prix minimum "ne correspond absolument pas à un partage de frais mais s'apparente bien au paiement d'une course". 

Mais Uber a fait appel de cette décision, rendant caduque pour le moment la condamnation. Uber profite donc d'une sorte de répit pour continuer à étendre UberPop dans l'Hexagone. En attendant, la préfecture du Nord et celle de Gironde ont pris des arrêtés contre les chauffeurs travaillant pour l'application.