Trois questions pour comprendre rapidement le CETA

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Les opposant au CETA restent nombreux, principalement en raison de l’impact sur le marché agricole français et sur l'environnement. © PATRICK HERTZOG / AFP
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Emmanuel Duteil, édité par R.Da.
L'accord de libre échange entre l'Union européenne et le Canada, qui entre en vigueur jeudi, continue de donner des sueurs froides à certains secteurs, à commencer par le monde agricole. Europe 1 vous explique pourquoi.
ON DÉCRYPTE

Le CETA entre jeudi en vigueur de façon provisoire. Mais cet accord commercial que l'Europe a signé avec le Canada divise : ses détracteurs craignent une concurrence accrue entre secteurs agricoles et un affaiblissement des normes sanitaires et environnementales, et demandent donc son retrait.

À quoi sert le CETA ? Le CETA va permettre à partir de jeudi de faciliter les échanges commerciaux entre l'Europe et le Canada, grâce à la disparition de la quasi-totalité des droits de douane. Pour les Français, cet accord va notamment faciliter les exportations de fromages ou d'alcool.

Pourquoi cet accord divise-t-il autant ? Mais ce qui marche dans un sens marche aussi dans l'autre. Les éleveurs de bovins français craignent par exemple un déferlement de bœuf canadien. Le contingent d'importation de bœuf canadien va ainsi passer du jour au lendemain de 7.600 tonnes annuelles à 65.000 tonnes, presque dix fois plus. Pour la France, premier producteur de viande bovine en Europe, la facture pourrait être salée. Les professionnels du monde agricole craignent aussi que les normes sanitaires soient moins drastiques concernant les produits venus d'outre-Atlantique. C'est un des points qui cristallise le plus de mécontentements.

En tout cas, dans certains secteurs comme les travaux publics, on se réjouit de cet accord ; les entreprises européennes vont avoir accès plus facilement aux marchés publics canadiens. Car le but de ce type d'accords est de doper le commerce entre deux zones.

Pourquoi son entrée en vigueur est-elle seulement provisoire ? Le CETA qui créé la polémique a été âprement négocié, et ce n'est pas fini. Les opposants ont encore des espoirs, même si l'accord entre en vigueur jeudi, ils ne deviendra définitif qu'une fois une fois voté par les 38 assemblées nationales et régionales des pays membres de l'Union européenne, ce qui pourrait prendre des années. Le refus d'une seule assemblée pourrait tout faire basculer.