Thibault dénonce un sommet "antisocial"

Bernard Thibault n'est pas très enchanté par le somme social prévu le 18 janvier. Un rendez-vous jugé précipité avec une mesure-phare, la TVA sociale, qu'il qualifie "d'arnaque".
Bernard Thibault n'est pas très enchanté par le somme social prévu le 18 janvier. Un rendez-vous jugé précipité avec une mesure-phare, la TVA sociale, qu'il qualifie "d'arnaque". © EUROPE 1
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La TVA sociale est "une arnaque", fruit d’un sommet jugé précipité, a taclé le leader de la CGT.

"Plus les heures passent, plus ce sommet s’annonce antisocial. Ce qui à l’origine était un sommet pour l’emploi va se transformer en sommet antisocial". Les propos de Bernard Thibault, jeudi soir sur Europe 1, donnent le ton de l’année sociale qui débute.

Le secrétaire général du syndicat CGT n’est pas enchanté par le sommet social organisé le 18 janvier par l’Elysée et multiplie les reproches : les délais sont trop courts et les mesures gouvernementales risquent d’être imposées sans dialogue.

Un risque de "pantalonnade médiatique"

"Nous avons fait des propositions", mais "ce sommet risque de se transformer en pantalonnade médiatique", a réagi Bernard Thibault, regrettant que le gouvernement "agisse dans la précipitation, à quelques semaines d’échéances politiques".

Preuve de l’agacement de la CGT, "on prépare aussi le rendez-vous du 18 en organisant des rassemblements, des manifestations", a-t-il annoncé, invitant les Français "à se mobiliser".

La TVA sociale, "une arnaque"

Mesure phare de ce sommet, la TVA sociale est qualifiée "d’arnaque". "Je le dis, je le répète, c’est une arnaque", a martelé Bernard Thibault. "Ce supposé gain de compétitivité via une suppression de cotisations sociales ne sera pas compensé par une hausse de TVA", a-t-il estimé.

Et Bernard Thibault de se montrer beaucoup plus concret : "beaucoup de nos concitoyens y perdront en pouvoir d’achat".

SeaFrance : "le gouvernement ne s’est pas battu"

Interrogé sur le sort de SeaFrance, Bernard Thibault a estimé que "la meilleure des idées aurait été de ne pas accepter la séparation de SeaFrance de la maison-mère SNCF". "Je pense que le gouvernement français ne s’est pas battu comme il convient vis-à-vis de la Commission européenne [et de son] dogme de la concurrence".

"Alors que, dans bien des continents, l’intervention des Etats dans l’économie est de plus en plus souhaitée et doit être organisée, il ne serait pas aberrant que sur une activité maritime de ce type, qui a quelque part aussi une mission de service public, il y ait la présence de l’Etat avec des moyens correspondants", a-t-il estimé.

Quid de l’attitude de la CFDT, syndicat concurrent accusé d’instaurer une ambiance délétère chez SeaFrance. "J’ai aussi eu vent d’attitudes qui étaient peu respectueuses du pluralisme syndical", a confirmé Bernard Thibault, avant d’ajouter : "on nous en fait parfois le reproche en d’autres endroits, je remarque que cela existe ailleurs".