Tempête annoncée chez Costa Croisière

Cours de bourse en chute, des millions de dollars de manque à gagner. L’après naufrage s’annonce difficile.
Cours de bourse en chute, des millions de dollars de manque à gagner. L’après naufrage s’annonce difficile. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Cours en Bourse en chute, des millions de manque à gagner. L’après naufrage sera difficile.

Entre 67et 74 millions d'euros. C’est ce que devrait représenter l'impact immédiat sur les comptes du croisiériste américain Carnival, propriétaire du Costa Concordia. Ce monstre des mers s'est échoué vendredi sur la côte italienne, faisant au moins six morts.

Cette somme reflète le manque à gagner généré par l'échouement du bateau, a indiqué le groupe dans un communiqué. La perte de recettes provoquée par la catastrophe ne faisait pas l'objet d'un contrat d'assurance auprès d'un tiers, le groupe ayant choisi de s'auto-assurer. En clair, Carnival se sera pas remboursée pour la perte de chiffre d’affaire."De surcroît, la compagnie s'attend à d'autres coûts qu'elle n'est pas en mesure de déterminer à l'heure actuelle",a jouté le groupe.

Des assurances spécifiques

Le navire échoué, qui semble difficilement renflouable, était couvert par une assurance spécifique, avec une franchise d'environ 30 millions de dollars. Le groupe était aussi couvert pour les dommages infligés aux tiers, avec une franchise de l'ordre de 10 millions de dollars "pour cet incident". La seule perte de revenus découlant de la perte du navire devrait réduire le bénéfice par action du groupe de 11 à 12 cents pour l'exercice s'achevant fin novembre. Dans leurs prévisions, établies avant le sinistre, les analystes tablaient sur un bénéfice annuel de 2,70 dollars par action.

Un cours de Bourse en chute

Le titre du groupe, coté à Londres et à New York, chutait de 17,48% à 1.855 vers 9 heures lundi, signant la plus forte baisse de l'indice FTSE-100, dans un marché londonien en hausse de 0,15%."Le titre va sans doute baisser très fortement en raison de la publicité négative créée par l'accident", a commenté le groupe de services financiers américain Jefferies dans une note.

"Nous pensons toutefois que les effets négatifs devraient se faire sentir sur un relatif court terme et restons convaincus de l'attrait du secteur sur le moyen terme", tempèrent les analystes de Jefferies. "Il y aura un impact négatif sur les réservations, surtout parce que nous sommes dans une période de réservation importante", observent pour leur part les analystes de Deutsche Bank.

"Un des rares marchés en forte croissance"

Cet accident risque aussi d’impacter pour généralement le secteur des croisières de tourisme. Selon Georges Colson, président du Syndicat national des agences de voyage (SNAV), interrogé sur Europe1, de "100.000 touristes il y a quelques années, on est passé à 500.000 en 2011". "C’est un produit en vogue, moderne qui propose des véritables hôtels clubs à des prix très attractifs", a-t-il expliqué soulignant "c’est un des rares marchés en forte croissance". Mais peut être "sommes nous arrivés aux limites du gigantisme", a-t-il conclu.