Téléphonie : Montebourg monte au créneau

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Alexis Toulon et Anne-Laure Jumet , modifié à
Le ministre du Redressement productif s’inquiète pour les salariés des opérateurs, premières victimes des forfaits à bas coût.

La tournée des vœux touche à sa fin chez les ministres. Arnaud Montebourg présente les siens vendredi aux opérateurs de télécommunication. Au menu, la guerre des prix, engagée par Free, et les risques pour l’emploi. Le ministre du Redressement productif a dans le collimateur Free qui a poussé les autres opérateurs a diminué leurs prix et donc  leurs marges pour gagner des parts de marché avec des forfaits toujours moins chers, au détriment des salariés.

La joie des consommateurs, la peine des salariés. Free a mis un grand coup de pied dans la fourmilière en arrivant sur le marché de la téléphonie mobile. Des forfaits à deux euros, de l’illimité pour tous… et des milliers d’abonnés qui affluent. A force de voir leur clientèle se tourner vers le petit nouveau, les opérateurs historiques ont décidé de répondre, avec les mêmes armes. Et l’emploi a été le premier à souffrir des baisses de marge. Bouygues a vu son chiffre d’affaires fondre de 9% en 2012, suite à l’arrivée de Free.

Des fréquences valent mieux qu’un long discours. A première vue, l’Etat peut difficilement intervenir sur ce marché concurrentiel. Et comme ni les charmes, ni la colère d’Arnaud Montebourg ne sont en mesure de faire plier les patrons des opérateurs, le ministre du Redressement productif brandit une arme redoutable : les fréquences. Or, l’attribution de nouvelles fréquences est la source de tous les désirs des opérateurs, car elles permettent de toucher plus de monde et de proposer plus de services, notamment avec la 4G.

Changer les règles du jeu. Arnaud Montebourg a d’ores et déjà prévenu : les opérateurs vont devoir s’engager, non pas sur les prix, mais des contreparties en terme d’emploi et d’investissement. Le made in France version mobile pourrait se traduire par des relocalisations de centres d’appels en France ou des investissements dans les zones rurales et les petites villes.

Autre bâton brandi par le ministre, l’Arcep, le gendarme des télécoms, dont les pouvoirs de sanction vont être renforcés. "Le gouvernement a transmis au Conseil d'État un projet d'ordonnance, afin de permettre à l'Arcep de disposer dans les meilleurs délais de l'ensemble des outils nécessaires pour lui permettre d'assurer sa fonction de gendarme du secteur", a prévenu Fleur Pellerin lors de ses vœux à l’agence. Une bonne nouvelle pour les consommateurs, qui pourront saisir l’Arcep s’ils trouvent que la qualité de service n'est pas au rendez-vous et les opérateurs pourraient se voir infliger des pénalités financières, voire des suppressions de licence, à ceux qui ne tiendraient pas leurs engagements. 

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