Tableaux, fournitures... cinq entreprises françaises qui font bouger la rentrée scolaire

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Anaïs Huet
"La France bouge" s'intéresse lundi aux réussites des entreprises françaises, traditionnelles mais toutes innovantes, qui ont fait de la rentrée scolaire leur spécialité.
LA FRANCE BOUGE

C'est le grand jour pour des millions d'élèves, qui ont rempli leurs cartables pour affronter cette nouvelle rentrée. Dans La France bouge, Raphaëlle Duchemin a reçu lundi sur Europe 1 plusieurs entrepreneurs et chefs d'entreprises françaises qui ont fait commerce de cet événement annuel. Tous ont à cœur d'innover dans des champs de compétences pourtant très traditionnels. Europe 1 vous fait les présentations.

  • NewSchool, fabricant de porte-clés connectés

Cela fait déjà quatre ans que Philippine Dolbeau, 19 ans, a fondé sa start-up, récompensée par plusieurs prix d'innovation. "J'avais des cours d'économie dans lesquels il fallait que je monte une mini-entreprise. Je n'avais pas d'idée jusqu'à ce que je tombe sur un reportage sur le petit Charles, un écolier oublié dans un bus scolaire. L'idée était toute simple : monter une application mobile sur laquelle les enseignants pourraient, en quelques clics, faire l'appel grâce à un système de porte-clés connectés", explique Philippe Dolbeau.

Le porte-clé fonctionne en bluetooth, et est muni d'une pile dont la durée de vie est d'une année scolaire. "On les recycle à la fin de chaque année et on en redonne à la rentrée", précise Philippe Dolbeau. La cheffe d'entreprise ne compte pas s'arrêter là, puisqu'elle ambitionne désormais de faire de son porte-clé connecté le remplaçant de la traditionnelle carte de cantine. 

 

>> De 13h à 14h, La France bouge avec Raphaëlle Duchemin sur Europe 1. Retrouvez le replay de lémission ici

  • Viquel, fabricant de fournitures scolaires "made in France"

Fondée en 1949 dans l'Aisne, la maison Viquel est une institution dans le monde des fournitures scolaires. C'est aussi une entreprise familiale, qui compte 180 salariés, et qui est aujourd'hui dirigée par Vanessa Viquel. Devant l'évolution du marché, la directrice générale a dû s'adapter.

"À l'époque de mon grand-père, tout se faisait via des grossistes. La difficulté, c'était plus de livrer que de fabriquer. Lors de la génération de mon père, tout a explosé quand la grande distribution est arrivée sur le marché. On s'est industrialisé, on a mieux produit. Aujourd'hui, la difficulté c'est la concurrence qui vient d'Asie, et celle d'exister sur un marché qui n'est pas très porteur", constate-t-elle.

Petit à petit, l'entreprise se prépare à la dématérialisation des fournitures scolaires, et dont au "tout numérique" à l'école. "Les professeurs demandent des clés USB. Nous, on est obligés de se remettre en question. On ne peut pas rester assis sur des réussites passées. Ça fait déjà trois ans qu'on travaille sur des projets digitaux", assure Vanessa Viquel. "Notre objectif, c'est la pérennisation de l'entreprise, et pour cela, elle doit évoluer avec son temps."

  • Superprof, plateforme de mise en relation de professeurs particuliers et d'élèves

Lancée en 2013 à Biarritz, la plateforme Superprof rassemble près de 4 millions de professeurs particuliers, qui proposent leurs services à de futurs élèves, dans des disciplines variées.

Son co-fondateur, Wilfried Granier, raconte : "C'est un moteur de recherche qui permet de trouver la perle rare pour vous apprendre à peu près tout ce que vous voulez : des matières scolaires, des langues, du sport, l'art de cracher du feu, de la cuisine moléculaire…". Ces professeurs particuliers travaillent à leur tarif, en fonction de leur planning.

La plateforme opère aujourd'hui dans 22 pays répartis dans toute l'Europe, l'Amérique du Sud et l'Asie.

 

  • Blouses et Tabliers, fabricant de vêtements "old school"

En créant cette entreprise, Karine Peyre de Fabrègues a voulu "remettre la blouse au goût du jour", et "dépolitiser" ce vêtement d'écolier. "Les blouses ont été un peu oubliées pendant une trentaine d'années en France. Mais dans énormément de pays, la blouse est encore d'actualité", soutient-elle. 

Aujourd'hui, grâce à ses créations personnalisées pour chaque établissement scolaire, elle vend 3.000 blouses par an pour une quinzaine d'écoles françaises.

 

  • Ullman, dernier fabricant français de tableaux scolaires

Créée en 1873, Ullman a accompagné de très nombreux écoliers au fil des décennies en fabriquant les fameux tableaux noirs. Il y a quelques années, l'entreprise a bien failli fermer ses portes, mais son nouveau président, Emmanuel Dubois, est parvenu à relancer la machine. 

"L'histoire s'est écrite différemment. Il y avait un savoir-faire, un attrait par rapport au produit et à cette notion un peu désuète qu'on pouvait fabriquer des tableaux d'école en France. D'un projet de fermeture, on en a fait un projet de restructuration", se réjouit-il. Aujourd'hui, 90 à 95% de la production d'Ullman est en fait des tableaux blancs, où l'on écrit au feutre effaçable. "Contrairement aux produits chinois, nos tableaux sont durables et se passent de génération en génération", assure le PDG.

Et pour développer encore un peu plus ses activités, l'entreprise a diversifié ses clients, en ne ciblant pas uniquement les professionnels, mais également les familles. "À travers certains sites Internet, on offre la possibilité pour les familles d'aller chercher des produits de qualité."