Tabac : 40 centimes de plus par paquet ?

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Sophie Amsili, G.S. et Pascal Berthelot avec Laure Dautriche , modifié à
Le prix du paquet devrait augmenter de 20 centimes au 1er juillet et en octobre. Une hausse qui ne convainc personne.

La hausse. Le prix du tabac devrait encore grimper dans les prochains mois. Selon une information du Figaro confirmée par Europe 1, le prix du paquet devrait augmenter de 20 centimes au 1er juillet et à nouveau de 20 centimes en octobre. L'augmentation sera plus forte pour le tabac à rouler.

Un "bras de fer politique". "Les représentants des cigarettiers ont été réunis à Bercy mardi à 18 heures", rapporte Le Figaro. "Leur autorité de tutelle leur a demandé d'envisager une hausse de 20 centimes du paquet de cigarettes au 1er juillet, suivie d'une augmentation du même montant début octobre." Cette décision est le résultat d'"un bras de fer politique" entre le ministère de la Santé, désireux de faire baisser la consommation de tabac, et celui des Finances, qui cherche à préserver les rentrées fiscales liées à la vente de tabac.

Un "véritable drame" pour les buralistes. Cette hausse s'ajoute à celle du 1er octobre 2012, lorsque tous les produits du tabac avaient déjà augmenté d'au moins 6,5%, soit au moins 30 centimes. De plus, une nouvelle hausse des prix est attendue avec l'entrée en vigueur des nouveaux taux de TVA le 1er janvier 2014 : la TVA sur le tabac sera ainsi portée de 19,6% à 20%. Et ces augmentations à répétition devraient mécontenter beaucoup de monde, à commencer par les buralistes, qui connaissent depuis quelques mois une forte baisse de leurs ventes et qui craignent désormais de mettre la clé sous la porte.

"En 15 mois le prix du tabac aura augmenté quatre fois. On ne comprend pas cet acharnement", a réagi sur Europe1  Pascal Montredon, le président de la Confédération des buralistes. "On sait très bien que ça ne marche plus d'augmenter le prix du tabac pour faire diminuer la consommation. Le marché parallèle augmente. Et nous ne sommes pas des multinationales. C'est une véritable drame du point de vie économique et personnel. Quand on est chef d'une petite entreprise et dit à son collaborateur : 'on ne peut pas te garder', cela ne fait plaisir ni à lui ni à nous", renchérit-il.

Une hausse insuffisante ? Les militants anti-tabac ne devraient pas non plus y trouver leur compte, eux qui soutiennent une hausse bien plus rude. "Pour être efficaces, les hausses doivent être dissuasives et répétées, d'au moins 10% tous les deux ans", estime ainsi le professeur Gérard Dubois, président d’honneur de l’Alliance contre le tabac. "Le ministère de la Santé gagne tout de même une mini-victoire. C'est toujours mieux que rien", reconnaît-il toutefois au micro d'Europe1.