STX : l'accord avec la France, une victoire à la Pyrrhus pour l'Italie

Paolo Gentiloni et Emmanuel Macron, mercredi 27 septembre, à Lyon.
Paolo Gentiloni et Emmanuel Macron, mercredi 27 septembre, à Lyon. © LUDOVIC MARIN / AFP
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Olivier Cougard, avec T.LM.
L'Italien Fincantieri va désormais détenir 50+1% des chantiers navals de Saint-Nazaire. Les salariés français sont méfiants et, de l'autre côté des Alpes, les gains sont bien plus faibles qu'espérés.

L'accord entre la France et l'Italie dans le dossier STX France est-il vraiment "gagnant-gagnant", comme l'a présenté Emmanuel Macron ? Si les salariés français s'en méfient, le passage des chantiers navals de Saint-Nazaire sous pavillon italien avec la reprise de l'entreprise par Fincantieri, qui détiendra 50% de l'entreprise, plus 1% prêté par l'État français, n'est pas non plus un succès total. Il s'agit même d'une véritable victoire à la Pyrrhus pour le groupe italien et le gouvernement de Paolo Gentiloni.

La nationalisation temporaire pas digérée par les Italiens. Car derrière les applaudissements et les sourires, Rome a dû faire de lourdes concessions pour prendre le contrôle des chantiers navals de Saint-Nazaire. Les Italiens pensaient pourtant avoir définitivement bouclé ce dossier il y a plusieurs mois, mais l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron a changé la donne. Le président français a décidé de nationaliser de manière temporaire STX France, en vue de négocier un accord plus équilibré avec l'Italie. Ulcéré par cette volte-face, le gouvernement transalpin avait pourtant juré de ne pas bouger d'un millimètre sur ce dossier, mais il a dû faire machine arrière.

Droit de veto. En apparence, Rome sauve l'essentiel. Par un mécanisme complexe, Fincantieri devient l'actionnaire majoritaire des chantiers navals de Saint-Nazaire. Mais dans les faits, il est loin d'avoir les pleins pouvoirs comme espéré durant plusieurs mois. Le nouveau conseil d'administration sera composé de huit membres, dont quatre désignés par Fincantieri, contre deux par l’État français, un par Naval Group et un par les employés. Mais le gouvernement français gardera un droit de veto sur des décisions stratégiques.