Soldes d'été : rien ne sert de courir, il faut acheter à temps

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CONSO - Si les clients peuvent espérer des prix réduits pendant toute la période des soldes, les premiers seront les mieux servis.

La course aux prix barrés est lancée. La traditionnelle période des soldes d'été commence mercredi et s’étalera jusqu’au 4 août dans la plupart des départements français. Mais ces six semaines de soldes se valent-elles ? Pas vraiment, à en croire les spécialistes du secteur : statistiquement, la majeure partie des ventes se fait au cours des quatre premiers jours. Après, c'est l’incertitude qui demeure.

Les quatre premiers jours sont décisifs. Intuitivement, les consommateurs pensent que les meilleures affaires partent au début des soldes, et ils ont raison. Une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) montre que les ventes se concentrent sur le début des soldes : "une grande partie des ventes en période de soldes sont réalisées dans les tous premiers jours : environ 40% des transactions se déroulent entre le mercredi et le samedi de la semaine d'ouverture", soulignait le Crédoc dans une étude datée de 2006.

Cette tendance est-elle encore valable aujourd’hui ? Du côté du Crédoc, on ne dispose de chiffres mis à jour, mais d’autres spécialistes du secteur estiment que ce devrait être le cas. "Oui, ces chiffres sont encore d’actualité : la majorité des articles soldés partent toujours la première semaine", explique Patricia Romatet, directrice d’études à l’Institut français de la mode (IFM). Avec néanmoins un bémol : "il faut souligner une évolution depuis 2006 : une dilution des soldes à cause de la multiplication des ventes privées juste avant les soldes. Les soldes sont donc toujours aussi concentrés sur le début mais moins qu’auparavant".

Mais moins de bonnes affaires à cause de la météo. Si les amateurs de bonnes affaires ont intérêt à ne pas rater les premiers jours des soldes, les bonnes affaires seront-elles pour autant au rendez-vous ? Cette fois-ci, il faut regarder du côté de la météo, comme le souligne une autre étude du Crédoc. "Si la météo incite les consommateurs à acheter avant, les soldes seront maussades, d’autant plus que les stocks auront fortement diminué. C’est ce qui s’est passé à l’hiver 2010 où la vague de froid a précédé la période de soldes. A l’inverse, les soldes seront un succès si leur période concorde avec une météo adaptée. Ainsi, en février 2012, la vague de froid est arrivée pendant la période de soldes", souligne cette étude.

Qu’en sera-t-il pour le cru 2015 ? A priori, si on regarde la météo les stocks des magasins ne sont pas très élevés, ce qui laisse augurer de moins bonnes affaires. En effet, les températures sont restées élevées sur tout le territoire pendant tout le mois de mai. La Chaine Météo affirme même que ce fut le mois de mai le plus chaud depuis 1979. Une bonne partie des clients se sont donc déjà équipés en habits d’été. Résultat, moins de produits soldés, mais aussi moins de clients dans les magasins ces prochains jours. Mais que les commerçants se rassurent : les achats coup de cœur pourraient en revanche être nombreux puisque les prévisions météo annoncent une fin de semaine chaude : 26 degrés en moyenne sur la moitié Nord et 30 degrés sur la moitié Sud.

Quand débutent les deuxièmes démarques ? Si une majorité de consommateurs mise sur le début des soldes, d’autres préfèrent attendre les deuxièmes et troisièmes démarques pour obtenir des prix encore plus cassés. Jusqu’à quand devront-ils patienter ? Malheureusement pour eux, ce n’est pas une question de calendrier mais de gestion des stocks.

"Le choix de la date de la deuxième démarque dépend des stratégies d’entreprises", confirme Patricia Romatet. "Ces dernières choisissent le moment en fonction de deux critères. Il y a d’abord leur taux d’écoulement : si ce dernier n’est pas bon, l’entreprise accentue les démarques pour relancer les ventes. Il y a ensuite le niveau de stocks : une entreprise qui a peu de stock attendra tandis que celle qui en a beaucoup aura tendance à accentuer les démarques plus rapidement", détaille-t-elle, avant d’ajouter : "la consommation étant plate, les entreprises qui l’ont anticipée devraient avoir peu de stock. Mais pour les autres, ce sera une démarque assez tôt".