Solaire : l'UE a les preuves du dumping chinois

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avec Thomas Morel et agences , modifié à
Dans un document confidentiel, Bruxelles liste les nombreuses infractions commises par Pékin.

C'est la fin d'une longue enquête. Bruxelles, qui a lancé il y a neuf mois des investigations sur le secteur des panneaux solaires chinois, vient de rendre ses conclusions. Le dossier, encore confidentiel, a été transmis aux différentes parties. Et selon les premières informations, la liste des griefs serait très longue.

L'UE a des preuves. Une source proche du dossier assure que l'Union européenne a prévenu la Chine qu'elle avait des preuves de l'existence de subventions illégales aux producteurs chinois de panneaux solaires. Bruxelles se refuse pour le moment de donner suite à cette information, préférant désamorcer ce lourd contentieux qui a fait abandonner coup sur coup Siemens et Bosch, deux acteurs majeurs du secteur solaire. Il faut dire que la concurrence chinoise est insoutenable pour les entreprises européennes : grâce à des subventions publiques indues, elles ont pu vendre à perte 21 milliards d'euros de panneaux solaires sur le Vieux continent, en 2012.

Les banques chinoises influencées. La Commission européenne a déterminé que Pékin avait enfreint le droit du commerce international en accordant des prêts à bon marché, des terrains, des lignes de crédit à taux nul et des avantages fiscaux aux entreprises locales, ont rapporté des sources bien informées. "Il y a des éléments clairs montrant que la politique du gouvernement chinois influe sur la procédure de prise de décision des banques lorsqu'il s'agit de déterminer les conditions de financement des entreprises solaires", a expliqué une source.

Désaccords au sein de l'Union. Deux raisons empêchent pour l'heure l'UE de sanctionner la Chine. Un accord signé en juillet entre les deux parties prévoit un prix minimum pour les panneaux chinois importés. Cet accord doit d'ailleurs être rediscuté en décembre et pourrait se prolonger jusqu'en 2015. Par ailleurs, les pays partisans du libre-échange tels que l'Allemagne ou la Grande-Bretagne, poids lourds de l'économie européenne, sont clairement opposés à toute restriction sur les importations chinoises, alors que les relations commerciales entre l'Union européenne et la Chine ne sont qu'à leurs prémices.