Écotaxe : les sociétés de télépéage montent au créneau

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Anne-Laure Jumet avec , modifié à
Les sociétés de télépéage demandent 200 millions d'euros au gouvernement pour compenser la suppression de l'écotaxe. 

Le gouvernement n'en a toujours pas terminé avec l'écotaxe. L'Etat veut limiter au maximum la facture, qui avoisine les 850 millions d'euros après la résiliation du contrat avec la société Ecomouv' en octobre dernier. Mais d'autres voix commencent à se faire entendre, dont les sociétés de télépéage. Ces dernières étaient un des maillons importants de la taxe pour les poids lourds. Désormais, ces entreprises réclament des comptes au gouvernement.

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200 millions d'euros selon les sociétés. Selon les sociétés de télépéage, la facture liée à l'écotaxe s'élève à 200 millions d'euros. La raison ? Les entreprises ont réalisé des investissements, comme le renfort de leurs effectifs commerciaux ou l'engagement de frais marketing. Elles ont également fait fabriquer 600 000 badges pour géolocaliser les poids lourds. Mais avec l'abandon de l'écotaxe, la plupart de ces objets dorment désormais dans des cartons.

Les entreprises veulent aller en justice. Depuis l'abandon de cette taxe tant contestée, l'Etat ne répond pourtant pas aux demandes d'indemnisation de ces sociétés. Du coup, les entreprises qui s'estiment lésées menacent le gouvernement de porter l'affaire en justice. Philippe Dutoit, directeur général d'Eurotoll, une de ces sociétés de télépéage, précise : "Si nous ne trouvons pas d'accord avec l'Etat, dans la deuxième quinzaine de janvier nous envisagerons de déposer un recours. Nous avons commencé ce travail, qui est un peu fastidieux, pour démontrer le lien entre toutes ces factures et la taxe poids lourd."

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Des maisons mères solides. Les sociétés de télépéage estiment que leur activité, voire même leur survie pour certaines d'entre elles, sont menacées. En cause : les investissements réalisés pour l'écotaxe seraient beaucoup plus élevés que leurs marges. Mais la plupart de ces sociétés ont tout de même de maisons mères solides, comme le pétrolier Total ou encore des sociétés d'autoroute. Ces dernières pourraient bien les aider à se maintenir à flot.