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Olivier Samain, édité par Romain David , modifié à
Les employés des wagons-bars, soit environ un millier de personnes qui ne sont pas des salariés de la SNCF, voient leurs conditions de travail bouleversées par la grève des cheminots.

Il n'y a pas que les voyageurs qui sont touchés par la grève à la SNCF. La mobilisation des cheminots et les annulations de trains ont aussi un impact sur ceux que l'on appelle "les commerciaux de bord", c'est-à-dire les vendeurs qui assurent la restauration dans les wagons-bars des TGV et des Intercités. Ils sont un millier au total. Leur employeur n'est pas la SNCF, mais un prestataire privé, le groupe Newrest-Wagons-lits, et la désorganisation du trafic des trains a de fortes conséquences sur leurs conditions de travail, voire même leur rémunération.

Un planning très aléatoire. Savoir si le train partira ou non est le premier facteur de stress pour ces vendeurs. Les jours de grève, ces salariés découvrent le matin même le trajet qu'ils vont devoir faire. "En temps normal, on reçoit notre planning quinze jours à l'avance, mais avec les grèves, le planning peut changer à tout moment", déplore auprès d'Europe 1 Nicolas, commercial à bord depuis huit ans. Il doit aussi gérer l'énervement des voyageurs, car la grève impacte les services qui approvisionnent les wagons-bars.

Des agents contraints de s'adapter. Et comme si cela ne suffisait pas, l'encadrement renforce la pression en demandant aux agents de faire preuve de plus de flexibilité, relève Olivier Malaret, le représentant FO chez Newrest. "On ne peut pas dire que l'on soit aidé par la direction, qui, au contraire, amplifie ce stress puisqu'elle fait du forcing sur les salariés. En bout de ligne, l'agent qui vient de faire 10 à 15 heures de train sur des gros allers-retours, récupèrent tous les dysfonctionnements".

Jusqu'à 10% de salaire en moins. Il y a enfin le manque à gagner pour les agents. Si leur salaire est maintenu, ils perdent leur indemnité repas dans le cas où le train qu'ils devaient prendre est annulé. "Sur le mois d'avril, j'ai perdu 150 euros d'indemnités. C'est quasiment 10% de mon salaire en moins", a calculé un agent interrogé par Europe 1. On le comprend, les vendeurs des wagons-bars n'attendent qu'une chose : la fin de la grève. Ce qui ne les empêche pas, du moins pour la plupart, de se dire solidaires des cheminots.