SFR pourrait réduire d'un tiers ses effectifs après 2017

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G.S. avec Reuters , modifié à
L'opérateur télécoms, racheté par Altice fin 2014, pourrait ainsi ramener à 10.000 le nombre de ses salariés en supprimant 5.000 postes d'ici 2019.

La direction de SFR a annoncé aux organisations syndicales qu'elle prévoyait de réduire d'un tiers ses effectifs à partir de 2017, date à laquelle s'achèveront ses engagements sur l'emploi pris lors du rachat de l'entreprise par Patrick Drahi. L'opérateur télécoms pourrait ainsi ramener à 10.000 le nombre de ses salariés en supprimant 5.000 postes d'ici 2019, ont précisé des sources syndicales.

Jusqu'à un tiers des effectifs menacés. "La directrice des ressources humaines a annoncé mardi que SFR prévoyait 5.000 suppressions de postes à horizon 2017", a dit l'une des sources en précisant que l'annonce avait eu lieu lors d'une réunion consacrée à la réorganisation de la distribution chez l'opérateur. Une autre source a précisé que la direction du numéro deux des télécoms s'était engagée à ce que le niveau des effectifs ne descende pas sous le seuil de 10.000 d'ici 2019, contre 15.000 aujourd'hui.

Un porte-parole de SFR n'a pas souhaité commenter le chiffre avancé par les sources syndicales. "SFR a un engagement sur l'emploi jusqu'en 2017 que nous respecterons", a-t-il dit. "Nous avons des réunions de travail avec les syndicats depuis plusieurs mois pour préparer la nécessaire réorganisation de SFR", a-t-il ajouté en réfutant l'existence d'un plan social.

Pourquoi une telle cure d'amaigrissement ? Patrick Drahi a racheté SFR en s'endettant et compte bien se rembourser grâce aux performances de l'entreprise. Or, cette dernière ne se porte pas très bien : après avoir perdu un million d'abonnés en 2015, l'opérateur téléphonique en a vu près de 30.000 partir au cours du seul premier trimestre 2016. Pour reconquérir cette clientèle, SFR s'est lui aussi lancé dans la guerre des prix et des promotions et ne gagne pas assez d'argent au regard de ses coûts, notamment humains. Dit autrement, SFR a la structure d'Orange mais propose en ce moment les tarifs de Free. La réduction des effectifs n'est d'ailleurs pas l'apanage du seul groupe SFR. Son concurrent Bouygues Telecom s'est lui aussi séparé d'un quart de ses effectifs au cours des dernières années.  

Cette annonce n'est pas vraiment une surprise : Patrick Drahi, le patron de l'opérateur SFR, avait déclaré fin juin, lors d'un déplacement aux États-Unis, que son entreprise était "en sureffectif". Il avait estimé que les garanties sur l'emploi apportées pour plaire aux politiques en France n'avaient pas de sens. Il avait promis zéro licenciement dans les trois ans suivant son rachat de Numericable. Mais une fois ces trois années passées, il compte bien mettre fin à ce "sureffectif". Et Patrick Drahi de faire une comparaison très concrète : "c'est un peu comme chez Darty quand vous avez une garantie de trois ans. Au bout de trois ans, la machine à laver tombe en panne, on fait comment ? On paie".