Scènes de guérilla urbaine à Athènes

De petits groupes de manifestants casqués ou encagoulés ont affronté les forces anti-émeute
De petits groupes de manifestants casqués ou encagoulés ont affronté les forces anti-émeute © Reuters
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A.H avec agences , modifié à
VIDÉO - De violentes manifestations ont fait 54 blessés dans les rues d’Athènes dimanche.

La rue grecque à feu et à sang. Alors que le parlement grec adoptait dimanche de nouvelles mesures d'austérité afin d'échapper à la faillite, la capitale grecque a pris des allures de ville assiégée dans la nuit. Les manifestations, organisées dès l'après-midi dans les rues adjacentes de la place Syntagma devant le Parlement, ont viré à l'affrontement avec les forces de l'ordre, faisant 54 blessés.

Pas moins d'une quarantaine de départs de feu ou incendies dans des bâtiments ou équipements du centre ont été répertoriés, selon un communiqué du ministère de la Protection du citoyen. Dans le ciel s'élevaient de larges colonnes de fumée provenant des bâtiments en proie aux flammes. 

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Selon des photographes de l'AFP, des manifestants ont fait usage pour la première fois de pistolets lance-flamme et de bombes incendiaires artisanales, en plus des habituels cocktails molotov.

Une quarantaine de bâtiments en flammes :

A l'extérieur du parlement, l'air sur la place Syntagma était enveloppé de gaz lacrymogène et la police chargeait de jeunes gens insaisissables lançant des pierres et des cocktails Molotov.

Un manifestant littéralement lynché :

"Nous sommes face à la destruction. Notre pays, notre maison, est sur le point de brûler. Le centre d'Athènes est en flammes. Nous ne pouvons laisser le populisme réduire notre pays en cendres", s'est exclamé l'élu conservateur Costis Hatzidakis.  

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Photo Twitter @anonops

Une violence inédite fermement condamnée par le Premier ministre Lucas Papadémos. "Le vandalisme, la violence et la destruction n'ont pas leur place dans un pays démocratique et ne seront pas tolérés", a-t-il déclaré devant le parlement.   

"Des sacrifices à court terme pour la population grecque" :

Dans la nuit, les rues du centre-ville étaient encore interdites à la circulation par les barrages policiers. Une vingtaine de personnes qui ont tenté d'envahir la mairie d'Athènes ont été interpellées.

La télévision publique a fait état de violences dans l'île touristique de Corfou, en Crète, à Thessalonique, dans le nord de la Grèce, et dans des villes du centre du pays, Volos et Agrinio.