Sarkozy promet "des mesures d'urgence"

Syndicats et organisations patronales ont été conviés à l'Elysée pour discuter emploi, formation, fiscalité et compétitivité. Mais le calendrier très serré et la multiplication des pistes évoquées rend ssceptiques les syndicats.
Syndicats et organisations patronales ont été conviés à l'Elysée pour discuter emploi, formation, fiscalité et compétitivité. Mais le calendrier très serré et la multiplication des pistes évoquées rend ssceptiques les syndicats. © ITELE
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avec Olivier Samain , modifié à
"On ne peut pas attendre pour décider", a-t-il lancé aux syndicats, mais les lignes ont peu bougé. 

Les échéances électorales ne doivent pas être un frein aux réformes du monde du travail. C’est, en substance, ce qu’a dit Nicolas Sarkozy à ses interlocuteurs en introduction du sommet social qu’il a organisé mercredi à l’Elysée.

Le président de la République a donc annoncé "une série de mesures d'urgence", allant d'aides pour soutenir l'emploi et le chômage partiel à une refonte du financement de la protection sociale, en passant par une réforme du financement de l'industrie. Les syndicats ont confié dès leur sortie de l'Elysée leur scepticisme.

"La gravité de la crise nous impose de prendre des décisions"

Le président de la République a entamé les débats en répondant directement aux syndicats, qui lui reprochaient sa précipitation. "On ne peut pas attendre les échéances politiques pour décider", leur a-t-il rétorqué.

"La gravité de la crise nous impose de prendre des décisions", a-t-il lancé aux syndicats, avant de souligner que "se réfugier dans l'attentisme, ce serait donner raison à tous ceux qui jouent sur l'impuissance du politique et du syndicalisme pour prospérer".

Un débat organisé autour de trois dossiers

Le président de la République n’a pas encore dévoilé ses propositions de réformes mais il a cadré les discussions en sollicitant les avis de ses interlocuteurs sur trois thématiques : "comment développer nos entreprises industrielles ?", "comment mettre la finance au service de l'industrie ?" et "comment faire obstacle aux délocalisations ?"

Sur chacun de ces sujets, Nicolas Sarkozy a affiché sa détermination. Concernant le projet de taxe Tobin, il a "déjà convaincu l'Allemagne et l'Espagne". Pour ce qui est des délocalisations, il a prôné "une diversification accrue des sources de financement", sans pour autant prononcer le mot de TVA sociale.

Enfin, concernant l’emploi, le président a promis des "mesures immédiates". Le chômage partiel serait encouragé par le biais de procédures simplifiées et d’une plus grande aide financière de l’Etat. Le Pôle emploi verrait également ses effectifs renforcés. Nicolas Sarkozy doit détailler ses intentions à l’issue de cette réunion dans le cadre d’une intervention télévisée.

Les syndicats se limitent aux urgences

A leur arrivée à l'Elysée, les syndicats ont prévenu : ils sont là pour débattre des dossiers urgents et non pour lancer une avalanche de réformes de fond. Les mesures permettant de contenir la hausse du chômage devraient donc être rapidement entérinées, notamment le recours facilité au chômage partiel, la formation des chômeurs ou encore le renforcement des moyens de Pôle Emploi.

Pour ce qui est de la TVA sociale ou d'une réforme du temps de travail, les syndicats ont prévenus : ils y sont opposés et ce n'est certainement pas le moment d'en parler à moins de 100 jours de l'élection présidentielle. "Nous n'accepterons pas une évolution précipitée de notre système social", a prévenu François Chérèque à son arrivée.

A la sortie de la réunion, les lignes n'avaient pas bougé. "Ce sommet arrive cinq mois trop tard", a regretté la CFDT, avant de réitéré son refus d'une TVA sociale. Même son de cloche du côté de la CGT, Bernard Thibault considérant par ailleurs que les mesures annoncées n'auront "pas d'impact sur l'emploi".