Salaires : le dirigeant de PSA se considère "comme un joueur de football"

"Comme je l'ai dit, je me considère comme un joueur de football ou comme un pilote de Formule 1", affirme Carlos Tavares.
"Comme je l'ai dit, je me considère comme un joueur de football ou comme un pilote de Formule 1", affirme Carlos Tavares. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'assemblée générale des actionnaires du groupe a validé il y a une semaine la rémunération de Carlos Tavares, qui a quasiment doublé en un an.

Un joueur de football voire un pilote de Formule 1... Le dirigeant du Groupe PSA Carlos Tavares a réitéré mercredi qu'il se considérait en tant que grand patron "comme un joueur de football", en pleine polémique sur la rémunération des dirigeants d'entreprise. "Quand j'ai pris mes fonctions à la tête de PSA, personne ne m'a dit 'Attention, il y a une part très importante de votre salaire qui est variable, en fonction des résultats de l'entreprise'", a déclaré le président du directoire de PSA, lors d'une audition à l'Assemblée nationale. "J'ai pris un risque personnel que j'assume. Comme je l'ai dit, je me considère comme un joueur de football ou comme un pilote de Formule 1, il y a un marché", a-t-il ajouté.

Son salaire a presque doublé. L'assemblée générale des actionnaires du groupe a validé il y a une semaine à 76,53% la rémunération de Carlos Tavares, qui a quasiment doublé en un an, malgré un vote négatif de l'Etat, actionnaire minoritaire du constructeur automobile. Qualifiant la situation avec les partenaires sociaux de PSA d'"apaisée", Carlos Tavares a indiqué que les salariés avaient été "chagrinés" par la polémique sur sa rémunération.

"Moins payé que mes pairs". Arrivé à la tête de l'entreprise automobile en difficulté début 2014, Carlos Tavares a reçu 5,24 millions d'euros pour 2015, selon PSA. En 2014, sa rémunération s'était établie à 2,75 millions d'euros. "Par rapport à mes pairs, je suis payé le tiers ou la moitié, tout cela ce sont des faits qui ne sont pas audibles, et j'en ai pleine conscience, mais c'est la réalité de notre monde", a-t-il précisé, ajoutant que la dimension sociétale de cette question le "dépassait". "Le fait que nous n'arrivions pas à nous débarrasser de cette question est un problème pour la France, pour sa capacité à s'inscrire dans la dynamique du monde", a-t-il par ailleurs estimé. 

Carlos Ghosn aussi. Ces déclarations interviennent en pleine polémique sur la rémunération du patron de Renault, Carlos Ghosn. Le ministre de l'Économie Emmanuel Macron a menacé mardi de "légiférer" si le conseil d'administration du groupe au losange, qui a maintenu la rémunération de Carlos Ghosn, malgré l'opposition des actionnaires, ne "tirait pas les conséquences" de cette décision pour 2016.