Free veut racheter T-Mobile pour 15 milliards de dollars

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Damien Brunon avec AFP , modifié à
ECO - Iliad, la maison-mère de l’opérateur français, serait prête à acheter l'opérateur américain. L'action de ce dernier a bondi en Bourse.

L'opérateur français Iliad a annoncé avoir fait une offre sur l'américain T-Mobile US pour la somme de 15 milliards de dollars en numéraire, jeudi dans un communiqué. Iliad a "soumis au conseil d'administration de T-Mobile US une offre (...) de 15 milliards de dollars en numéraire pour 56,6% de T-Mobile US, à 33,00 dollars par action", ce qui conduit à une valeur globale de 36,20 dollars par action, "soit une prime de 42% par rapport au cours de Bourse non affecté de T-Mobile US de 25,40 dollars par action".

L'offre devra être acceptée. L'offre en numéraire serait financée par une combinaison de dette et de fonds propres, précise le groupe. "Iliad s'est assuré du soutien de banques internationales de premier plan pour la dette d'acquisition. Le financement en fonds propres serait d'environ 2 milliards d'euros et Xavier Niel (le patron d'Iliad, NDLR) participerait à l'augmentation de capital", ajoute-t-il. Pour Iliad, cette transaction "ne devrait pas poser de difficultés au regard des règles relatives au droit de la concurrence, compte tenu du fait qu'Iliad n'est pas présent aux Etats-Unis".

Rien ne garantit que l'offre d'Iliad sera acceptée par le conseil d'administration de T-Mobile US, rappelle toutefois le groupe français, alors que les médias américains ont fait état dans le passé d'un accord de principe avec Sprint et sa maison mère japonaise Softbank, et des montants évoqués pour son rachat allant jusqu'à 50 milliards de dollars en incluant la reprise de dette.

L'idée plaît à Montebourg. La nouvelle a reçu le soutien du ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg. Sur son compte twitter, le socialiste s'est réjouit de voir Xavier Niel "partir à la conquête de T-Mobile aux Etats-Unis".

La déclaration du ministre est d'autant plus étonnante que ses relations avec le patron de Free ont loin d'avoir toujours été au beau fixe. Après plusieurs passes d'armes, notamment sur Twitter, le patron et le ministre se sont néanmoins rabibochés dans le cadre de la proposition de reprise de SFR par Free, soutenue par le gouvernement.

Bond en bourse. Dès les premières rumeurs de cette annonce, l'action de l'opérateur de téléphonie mobile américain T-Mobile USA était en nette hausse à la Bourse de New York. Dans l'après-midi, le quotidien économique Wall Street Journal avait indiqué sur son compte Twitter que "le français Iliad fait une offre d'achat pour T-Mobile USA", une information également reprise par l'agence Dow Jones Newswires, qui appartient au même groupe (News Corp).

A la Bourse de New-York, le titre T-Mobile a pris jusqu'à 9% suite à cette annonce, avant de ralentir un peu l'allure. L'action grimpait encore de 4,52% à 32,34 dollars un peu plus tard. Le concurrent Sprint, donné depuis des mois comme un candidat à son rachat, perdait pour sa part 3,99% à 7,45 dollars. T-Mobile USA est contrôlé par le géant allemand des télécoms Deutsche Telekom, et Sprint par le japonais Softbank.