Rôle de la BCE : des économistes divisés

  • Copié
avec AFP

Les cinq grands instituts économiques allemands ont avoué jeudi leurs divisions sur le rôle de la Banque centrale européenne (BCE), dans un rapport qui tranche avec l'image habituelle d'une Allemagne résolument sévère en matière monétaire.

Les instituts constatent d'abord dans ce rapport, très suivi notamment par le gouvernement, que la BCE se retrouve face à un "dilemme" car les gouvernements se sont jusqu'ici "reposés sur l'hypothèse que la BCE prendra toujours le relais en cas de besoin".

Le rapport estime que l'institution monétaire, en prenant des mesures exceptionnelles telles que de prêts géants sur trois ans aux banques privées, "oriente sa politique non en fonction de l'ensemble de la zone euro mais du pays le plus faible", et que par conséquent elle pourrait "ne plus agir de manière appropriée pour lutter contre l'inflation", sa mission première.

"Il existe diverses opinions sur la manière de libérer la BCE de ce dilemme", reconnaissent les instituts, qui représentent divers courant de pensée économique. Deux instituts, le IWH et le RWI, défendent ainsi un projet très peu orthodoxe: celui de transformer la BCE en "prêteur de dernier ressort", c'est-à-dire en "banque des banques" garantissant en particulier la dette émise par les pays membres.