Retraites : pourquoi le Medef se félicite

Pierre Gattaz, le president du Medef, lors d'une journée de concertations sur les retraites à Matignon en juillet.
Pierre Gattaz, le president du Medef, lors d'une journée de concertations sur les retraites à Matignon en juillet. © MAXPPP
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et Olivier Samain, avec agences , modifié à
REACTIONS - Si les syndicats ont joué leur partition lundi, le patronat a réagi plutôt positivement.

L'INFO. Comment financer le régime des retraites ? La question était sur toutes les lèvres lundi à l'occasion du dernier round de consultations du gouvernement avec les partenaires sociaux. Alors que le gouvernement doit trancher dans les prochains jours, chaque syndicat a joué sa petite musique mais la réaction la plus surprenante est venue du Medef.

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Le "bravo" (au conditionnel) du Medef. On pensait voir Pierre Gattaz, le patron du Medef, sortir de Matignon très remonté, mais, à la surprise générale, il n'en a rien été. L'explication est simple : même si la piste d'une hausse des cotisations patronales pour financer les retraites revient en force depuis 48 heures, le patron des patrons estime que Jean-Marc Ayrault a ouvert la porte à une compensation intéressante : la baisse du coût du travail réclamée depuis des mois par le patronat. "Cette ouverture est intéressante car si en effet nous avons un coût du travail qui baisse significativement - pas une baisse de quelques pour cent -, si nous arrivons à faire ça avec le gouvernement : je dirais 'bravo'! Et on pourra intégrer en effet des dixièmes de points de cotisation supplémentaires, s'il fallait le faire, pour régler quelques problèmes de retraite", a-t-il déclaré au micro d'Europe1 en sortant de Matignon lundi.

Comment le gouvernement s'y prendrait-il pour faire baisser le coût du travail ? En réformant la protection sociale : la charge des allocations familiales qui repose actuellement sur les seules entreprises, serait transférée sur la solidarité nationale. Délesté de ce "poids" (34 milliards d'euros par an), le patronat sera plus disposé à accepter une "hausse des cotisations retraites". C'est en tout cas le calcul du gouvernement.

Pas d'allongement de la cotisation avant 2020 : la CFTC "satisfaite". En sortant de Matignon, le président de la CFTC Philippe Louis s'est dit "quand même satisfait" de cette réunion: "ce qu'on nous a annoncé concrètement, c'est qu'on ne touchera plus rien avant 2020", a-t-il déclaré. "Il fallait rassurer les salariés, ceux qui vont partir en retraite" d'ici à 2020 et qui ne verront pas leurs règles de départ modifiées.  "On nous a annoncé qu'on allait augmenter la durée de cotisation en n'allant pas au-delà de 43 ans à l'issue de 2035" ou du moins, "on ne nous a pas contredit quand on a dit 43 ans", a-t-il expliqué.

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Compte temps pénibilité : la CFDT rassurée. Le chef du gouvernement a, selon le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, confirmé "la mise en place d'un compte-pénibilité", permettant aux salariés exerçant des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ou de se reconvertir.  

Une hausse de la CSG "pas écartée" : la CGT inquiète. Fragilisée ces derniers jours par le débat sur le poids de la fiscalité en France, car elle présente l'inconvénient de ponctionner les ménages, une hausse de la CSG ne serait "pas écartée" selon le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon. "Ça reste une hypothèse", s'est-il inquiété à l'issue de son entretien, mais "il peut y avoir plusieurs mesures qui viennent s'adosser les unes aux autres".

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A noter que la CGT, comme FO, FSU et Solidaires, a d'ores et déjà appelé à une journée de mobilisation le 10 septembre contre la réforme des retraites.