Retraites complémentaires : quasi-accord

Eric Aubin, représentant de la CGT, a prévenu que son organisation ne signerait pas le texte.
Eric Aubin, représentant de la CGT, a prévenu que son organisation ne signerait pas le texte. © MAXPPP
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Sophie Amsili avec agences
Le pouvoir d'achat des retraités va baisser, selon le protocole d'accord conclu mercredi soir.

L'info. Le patronat et les cinq syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO et CGT) sont parvenus mercredi soir à un protocole d'accord pour renflouer les caisses des régimes de retraite complémentaire. L'accord, qui doit encore être validé par chaque syndicat, entérine une baisse de pouvoir d'achat pour les retraités.

Les pensions vont peu augmenter. Selon le texte définitif, les pensions augmenteront au 1er avril moins que l'inflation : +0,5% pour les cadres du privé (Agirc) et +0,8% pour les salariés du privé (Arrco) alors que l'inflation prévue pour 2013 est d'environ 1,75%. Elles progresseront également à un rythme inférieur d'un point au coût de la vie en 2014 et 2015.

Dans le même temps, les cotisations acquittées par les actifs et les entreprises augmenteront de 0,1 point en 2014 et de 0,1 point en 2015. Un geste du Medef qui permettra sans doute d'arracher l'accord d'une majorité de syndicats.

L'économie attendue. Au total, ces mesures permettront d'économiser environ 3 milliards d'euros à l'horizon 2017, pour réduire le déficit des régimes à 5,5 milliards, selon Jean-François Pilliard, le représentant du Medef.

L'accord va-t-il vraiment être validé ? Le texte ne doit pas faire l'objet de trois oppositions de syndicats. Toutes les organisations vont donc se réunir dans les prochains jours pour donner leur réponse.  Certains ont laissé entendre qu'ils pourraient l'approuver mais la CGT a toutefois déjà indiqué qu'elle ne signerait pas. L'organisation ne souhaite pas "faire subir une nouvelle contrainte" aux retraités et "une baisse de pouvoir d'achat pendant trois ans", a justifié le représentant du syndicat Eric Aubin.

Les autres syndicats se montrent partagés. La CFE-CGC dénonce un effort qui "n'est pas suffisant" ni "équilibré" car il pèse en particulier sur les classes moyennes. Tout en reconnaissant la baisse de pouvoir d'achat des retraités, Philippe Pihet (FO) préfère y voir  "des signes positifs pour la pérennité des régimes". Pascale Coton (CFTC) se dit même "plutôt optimiste": "il nous semblait essentiel de pouvoir dire à ceux qui ont une retraite déjà moindre qu'ils auront quand même une revalorisation".

La date butoir. Les partenaires sociaux doivent trouver une solution avant le 1er avril, date de revalorisation des pensions, pour assainir la situation financière délicate de ces régimes. Reste à savoir si les délais permettront d'appliquer l'accord à cette date.