Retraites : cette réforme qui nous attend

"Nous ne toucherons pas à l'âge légal" de départ à la retraite, a tranché le Premier ministre dimanche, dans une longue interview dimanche au Journal du Dimanche.
"Nous ne toucherons pas à l'âge légal" de départ à la retraite, a tranché le Premier ministre dimanche, dans une longue interview dimanche au Journal du Dimanche. © REUTERS
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Martial You, Antonin André et , modifié à
Désindexation des pensions, maintien de l'âge légal... Ce que l'on sait sur la future réforme.

"Nous ne toucherons pas à l'âge légal" de départ à la retraite, a tranché le Premier ministre, dans une longue interview au Journal du Dimanche. "Le fil conducteur de nos décisions, c'est la justice. Cette réforme traitera la pénibilité au travail, la complexité des régimes et résoudra les inégalités. Au final, nous paierons les retraites, nous préserverons les plus petites retraites, et nous pérenniserons les régimes de retraite pour les générations à venir", a enchaîné Jean-Marc Ayrault, promettant que les Français "y verront plus clair à l'automne", après une séquence de négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux.

>>> Comment empêcher le déficit des régimes de retraite d'atteindre jusqu'à 20 milliards d'euros en 2020, chiffre prévu en l'absence de réforme ? Aperçu de ce qui attend les Français.

• Pas de recul de l'âge légal. Comme l'a annoncé Jean-Marc Ayrault, l'âge légal de départ à la retraite restera à 62 ans, limite qui entrera en vigueur en 2017 comme prévu par la réforme du précédent gouvernement. Idem pour la limite de 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler dès 18 ans et 19 ans, comme le prévoit le décret entré en vigueur en novembre dernier.

Mais un nombre d'annuités (probablement) en hausse. La durée de cotisation risque en revanche d'évoluer. Aujourd'hui, les Français doivent cotiser un minimum de 40 annuités avant de pouvoir disposer d'une retraite à tôt plein, un seuil porté à 41,5 annuités en 2017 en vertu de la réforme Woerth. Selon les informations d'Europe 1, le gouvernement Ayrault envisage de le porter progressivement à 42,5 annuités, une réforme qui concernerait aussi les régimes spéciaux (SNCF, EDF, Ratp, etc.). A l'Elysée, on confirme qu'un allongement de cette durée fera partie de la négociation, mais aucun chiffre n'est encore avancé.

Une désindexation des pensions. C'est l'autre piste privilégiée par le gouvernement, qui a déjà acté, selon les informations d'Europe 1, que les pensions versées par l'Etat aux retraités n'augmenteront plus au rythme de l'inflation. Seules les petites retraites seront épargnées, mais le seuil reste à définir et ce sera compliqué puisque la retraite moyenne des Français s'élève à 1.200 euros par mois.

Vers une harmonisation des régimes. Aujourd'hui, un salarié du privé prend sa retraite à plus de 61 ans en moyenne, contre 57 dans le public. La question, comme celle des régimes spéciaux, sera évoquée par François Hollande dans la négociation avec les partenaires sociaux. Le but : se diriger vers une meilleure harmonisation des régimes de retraites, nous dit l'Elysée.