Retraite : l’âge légal en question

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Marion Sauveur , modifié à
Le gouvernement réfléchirait à instaurer une décote de la retraite liée à l’âge.

S’inspirer des modèles américain, japonais et allemand, c’est la solution qu’envisagerait le gouvernement français pour réformer les retraites, selon Le Figaro. L’Etat pencherait ainsi pour une piste de travail proposée par le Conseil d’orientation des retraites : la décote de la retraite liée à l’âge. "Cela fait partie de l’éventail des possibilités", reconnaît une source ministérielle interrogée dans le quotidien.

Des pénalités pour ceux qui partent "tôt"

Concrètement, il s’agirait officiellement de ne pas toucher à l’âge légal de la retraite pour permettre à ceux qui le souhaitent de partir à 60 ans. Mais officieusement, le gouvernement pénaliserait ceux qui choisiraient de partir "tôt", soit avant un nouvel âge fixé dans le nouveau projet de loi "62 ou 63 ans par exemple" et "même si la personne possède tous ses trimestres", explique Le Figaro.

La sanction s’effectuerait sous forme de décote "de 1,25% ou 2,5% par trimestre en dessous de l’âge visé", explique un leader syndical au Figaro. Ainsi, "pour un nombre identique de trimestres validés, la personne qui liquiderait sa pension à 60 ans subirait une pénalité de 10% à 20% par rapport à celle qui prolongerait sa carrière jusqu’à 62 ans - si le gouvernement fixait par exemple cet âge comme objectif -", a calculé le journal.

Ce système s’applique déjà aux retraites complémentaires. Ainsi, les salariés du privé qui prennent leur retraite avant 65 ans voient leur pension amputée de 22% au maximum. Seulement, un fonds compense cet écart et le retraité ne s’en rend donc pas compte.

Une première mouture mi-mai

Le ministre du Travail Eric Woerth a indiqué dimanche qu'il présenterait aux partenaires sociaux "le 15 ou le 20 mai" un document sur la réforme des retraites qui comportera de nouvelles "ressources" de financement. Il a précisé que dire, comme certains syndicats, que "la solution passe par des ressources supplémentaires, c'est faux" car "les ressources sont déjà immenses en France, on est déjà très imposés, on a déjà des taux de cotisations sociales extrêmement élevés", a-t-il expliqué. Le ministre continue lundi et mardi ses rendez-vous avec les syndicats de fonctionnaires : FO, CFTC, CGT et Solidaires.