Reprise de SeaFrance : une seule offre

Seul le projet de reprise de SeaFrance de la CFDT a été déposé lundi. Porté par une majorité de salariés il est non financé, ce qui assombrit l'avenie de cette filiale de la SNCF en liquidation judiciaire.
Seul le projet de reprise de SeaFrance de la CFDT a été déposé lundi. Porté par une majorité de salariés il est non financé, ce qui assombrit l'avenie de cette filiale de la SNCF en liquidation judiciaire.
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MS avec AFP et Reuters , modifié à
Seule la coopérative des salariés a déposé une offre de reprise. Mais elle n’est pas financée.

Il faudrait 40 millions d’euros pour redémarrer l’activité de SeaFrance, selon les estimations de la CFDT. Le syndicat majoritaire de cette filiale de la SNCF en liquidation a déposé la seule offre de reprise de la compagnie de ferries en Manche. C’est ce qu’a indiqué Emmanuel Hess, l'un des deux administrateurs judiciaires de SeaFrance, alors que les repreneurs avaient jusqu’à lundi, 17h, pour faire leur proposition.

Louis Dreyfus Armateurs (LDA), associé au groupe de ferries danois DFDS, a donc renoncé à renouveler son offre. Elle avait été rejetée une première fois par le tribunal de commerce de Paris le 16 novembre. Cette offre, fortement combattue par la CFDT, prévoyait de conserver 460 emplois équivalent temps plein, et trois des quatre navires, pour un prix d'achat de 5 millions d'euros.

La CFDT demande le soutien des collectivités

L’offre de la CFDT retenue - après une première rejetée au début du mois - est un projet non financé de société coopérative et participative (Scop). Il prévoit de maintenir les 880 emplois, en CDI, à Calais. Problème : le syndicat a expliqué lundi après-midi qu'il lui faudrait 40 millions d'euros pour redémarrer l'activité, alors que les quatre navires de la compagnie sont bloqués à quai depuis près d'un mois pour des raisons de sécurité.

La solution ? La CFDT compte sur les collectivités locales. La région Nord-Pas-de-Calais, la ville de Calais, le département et d'autres municipalités se seraient engagées, selon elle, à apporter un soutien de 15 millions, d’après des modalités qui restent à définir. Pour les quelque 25 millions d'euros manquants, les salariés ont sollicité la participation du Fonds stratégique d'investissement (FSI), filiale à 51% de la Caisse des dépôts et à 49% de l'Etat, créé en 2008, en pleine crise financière.

SeaFrance, filiale lourdement déficitaire de la SNCF, a été placée en liquidation le 16 novembre avec poursuite de l'activité jusqu'au 28 janvier. 725 emplois ont déjà été supprimés en 2010.