1:34
  • Copié
François Coulon, édité par Ugo Pascolo
Le tribunal de commerce de Rennes doit trancher, ce vendredi après-midi, entre deux potentiels repreneurs du groupe en liquidation judiciaire. Mais dans tous les cas, tous les salariés ne seront pas repris.
REPORTAGE

Quel avenir pour les salariés du volailler Doux en Bretagne ? Le groupe est en liquidation judiciaire à cause de graves difficultés financières et deux offres de reprise, sur les huit déposées, ont été examinées par les juges du tribunal de commerce de Rennes : celle de l'Ukrainien MHP qui ne garderait, dans un premier temps, que 285 salariés et celle d'un consortium mené par le leader de la volaille en France, LDC, qui devrait conserver 900 emplois sur les 1.200 de son concurrent. Alors que la décision doit être rendue par le tribunal ce vendredi après-midi, une seule chose est sûre : les effectifs vont être réduits. Alors, du côté des salariés, l'ambiance est loin d'être au beau fixe.

Des salariés apeurés. "On est perdus, on a tous peur", confie Swann, 25 ans. "Est-ce qu'ils vont garder les plus anciens, ou les plus jeunes ? On ne sait pas du tout (...) On ne sait pas non plus si les étrangers [le groupe ukrainien MHP, ndlr] veulent nous racheter pour rester là, ou pour délocaliser chez eux", se demande-t-elle. "Je veux rester là, j'ai ma mère et ma sœur qui travaillent aussi ici, on a peur les unes pour les autres". "L'ambiance ici est géniale, j'adore venir travailler, je ne viens pas du tout à reculons", ironise la salariée. 

"Quel avenir ?". "Ça va être dur parce qu'on sait que tous les salariés du groupe Doux ne seront pas repris", témoigne de son côté Nadine Hourmant, déléguée Force Ouvrière. "Qui va être licencié et qui ne le sera pas ? Au pire des pires, 377 salariés étaient potentiellement licenciables", avance la déléguée. "Quand on a donné autant de temps pour une entreprise et se dire que demain on peut recevoir une lettre de licenciement, quel avenir avez-vous ?". Avec une moyenne d'âge des salariés au-dessus des 50 ans pour plus de 30 ans d'ancienneté, ce sont des vies entières qui sont sur la sellette à Châteaulin.