Rentrée au régime pour les fonctionnaires

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Olivier Samain avec , modifié à
Leurs aspirations salariales vont se heurter à la réduction des déficits décidée par le gouvernement.
Marylise Lebranchu, la ministre de la Fonction publique.

 La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a rendez-vous mardi avec les syndicats de fonctionnaires pour leur présenter l'agenda social des prochains mois. Egalité professionnelle homme-femme, conditions de travail, gestion des âges, déroulement de carrière, diversité, etc. : la feuille de route est chargée pour la ministre de la Fonction publique, qui rencontre les syndicats de fonctionnaires au palais d’Iéna, à Paris.

Le lieu du rendez-vous est tout sauf anodin puisque c’est là même que s’était tenue une grande conférence sociale début juillet. C’est donc tout un symbole : la gauche au pouvoir veut montrer qu’avec les fonctionnaires, cela peut se passer différemment que sous l’ère Sarkozy, qu’il y a bien une nouvelle approche de la fonction publique.

Une feuille de route compliquée

Malgré cette volonté du gouvernement de restaurer le dialogue avec les fonctionnaires, les discussions risquent d’être mouvementées : leur aspiration à une revalorisation de leurs salaires risque de se heurter à la réduction des déficits prônée par Matignon. Pour tenir sa promesse de 65.000 créations de postes sur cinq ans dans l’Education nationale, la justice, la police et la gendarmerie, le gouvernement veut réduire les effectifs de 2,5% par an pendant trois ans dans les autres secteurs afin de stabiliser les effectifs.

De plus, Jean-Marc Ayrault a donné à ses troupes des consignes strictes : les dépenses en personnel de chaque ministère ne doivent pas augmenter. Les aspirations des syndicats à une hausse des rémunérations risquent dont d’être rapidement déçues.

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"On essaiera de se faire entendre un petit peu plus fort"

Ce discours d’austérité, Christian Grolier, chef de file des fonctionnaires Force Ouvrière (FO), n’est visiblement pas prêt à en entendre parler. "C’est un rendez-vous très attendu parce qu’on espère enfin des mesures de la ministre, en particulier en termes de pouvoir d’achat pour les fonctionnaires. On veut immédiatement une augmentation de 5% de la valeur du point d’indice", martèle-t-il en guise d’introduction.

Et le représentant syndical de poursuivre : "si on compare l’augmentation de la valeur du point d’indice qui sert à calculer la paye des fonctionnaires et l’inflation, on a perdu environ 12% sur dix ans. Donc il ne faut pas nous dire qu’on va nous geler nos salaires une troisième année, ce n’est pas possible".

Fonctionnaires-manifestation-pouvoir d'achat

 Problème : une telle augmentation des traites est tout sauf d’actualité, la Cour des Comptes préconisant le maintien du gel des salaires. Résultat, "si le gouvernement nous dit qu’à  nouveau il n’y a rien sur les salaires, je pense qu’on essaiera de se faire entendre un petit peu plus fort", prévient le représentant FO. Malgré son souhait de restaurer un dialogue de confiance, la journée de Marylise Lebranchu s’annonce compliquée.

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