Renault et "l’exemple" espagnol

Renault est en train de revoir ses accords d'entreprises en France, après y être arrivé en Espagne. Mais quels ont été les changements opérés de l'autre côté des Pyrénées ?
Renault est en train de revoir ses accords d'entreprises en France, après y être arrivé en Espagne. Mais quels ont été les changements opérés de l'autre côté des Pyrénées ? © REUTERS
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EMPLOI - Dans le bras-de-fer qui s'engage en France, le groupe met en avant ce qu’il a obtenu en Espagne.

Renault s’est lancé il y a plusieurs semaines dans des négociations avec les syndicats pour définir un nouvel accord de compétitivité. Mais ces discussions patinent, poussant le groupe automobile à hausser le ton. C’est désormais chose faite avec l’annonce de la suppression de 7.500 postes d’ici 2016. Mais qu’est-ce que Renault espère obtenir de ses salariés ? La réponse se trouve probablement de l’autre côté des Pyrénées.
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• L’accord signé en Espagne. Confronté à un problème de surcapacité en Europe, le groupe automobile a décidé de réduire la voilure, une menace très sérieuse pour l’Espagne, qui héberge de nombreuses usines Renault et flirte déjà avec les 25% de chômage. Les salariés et leurs syndicats y ont donc accepté fin novembre d’importantes concessions dans le cadre d’un accord de compétitivité pour les dix années à venir. En échange, Renault a promis de ne fermer aucune usine et même d’y accroître la production. C'est exactement le discours que Renault tient actuellement en France.  

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Quelles conséquences pour les salariés espagnols ? En vertu de ce "pacte social", les salariés espagnols ont accepté à la fois une hausse du temps de travail, une limitation des revalorisations salariales et une baisse de salaire pour les derniers arrivés. Dans le détail, ils travailleront désormais un à trois jours de plus par an, les hausses de salaire seront plafonnées à la moitié de l'indice des prix et le salaire des nouveaux embauchés est réduit de 27,5%. Les primes de nuit ont par ailleurs été abaissées de 10%.

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Une référence pour les négociations en France ?  Une fois cet accord conclu, les syndicats français n’ont pas manqué de faire le rapprochement. "On est conscients que Renault va utiliser l’accord espagnol comme une référence", pronostiquait déjà fin novembre Fred Dijoux, de la CFDT. La stratégie du groupe automobile est donc claire : un coup de semonce (les suppressions d’emplois), une promesse (aucun site ne sera fermé) et une référence "vertueuse" : l’accord espagnol. Une tactique que Renault a d'ailleurs suivi en Espagne, faisant tout au long des négociations la comparaison avec ses employés de Roumanie.
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