Renault : "des évidences" reconnues

© REUTERS
  • Copié
avec Nicolas Chauvin et Frédéric Nicolas , modifié à
- Les cadres de Renault licenciés dans l’affaire d’espionnage attendent des "réparations".

Interrogé sur Europe 1 vendredi, Me de Monbrial, l'avocat de Mathieu Tenenbaum, l'un des trois cadres limogés dans le cadre de l'affaire d'espionnage présumé chez Renault, a réagi à l'interview du directeur général du groupe, dans le Figaro.

"Cette interview marque enfin la reconnaissance d'évidences (..) Ca a mis du temps, mais mieux vaut tard que jamais", estime l'avocat. Patrick Pélata admet en effet qu’"un certain nombre d’éléments" sèment le doute sur cette affaire, qui pourrait être le fruit d’une manipulation. Il ajoute que "si tous les doutes sont levés, nous proposerons la réintégration des trois cadres".

“Maintenant nous attendons que ça ne prenne pas autant de temps pour qu'il y ait la déclaration officielle par Renault de l'innocence de mon client", demande Me Monbrial. "Ca grandirait Renault de reconnaître tout simplement : 'nous nous sommes trompés'".

"Réparations exceptionnelles" pour "préjudice exceptionnel"

"M. Pélata parle de la réparation des injustices, mais il faut que Renault comprenne que le préjudice de M. Tenenbaum est exceptionnel, il a été accusé aux yeux du monde entier, et sa vie a été bouleversée".

"La réparation avec réintégration ou pas devra être tout à fait exceptionnelle, à la mesure du préjudice subi. J’espère que Renault en aura conscience, sinon les contre-attaques judiciaires seront terribles", prévient l’avocat.

"Nous demandons des réparations exceptionnelles" :

"Nous demandons des excuses"

De son côté, Maître Pierre-Olivier Sur, l'avocat de Michel Balthazar, autre cadre limogé, demande "des excuses publiques". "La proposition de réintégration évite en quelque sorte de formuler des excuses officielles. Aujourd’hui, c’est ce qu’on attend. Il y a eu psychologiquement un véritable séisme, il faut que Carlos Gohn s’adresse à ses salariés en formulant des excuses publiques", a-t-il réclamé sur Europe 1.

Quant à un possible retour de son client chez Renault, il considère que cela n’est pas à l’ordre du jour. "Il faut d’abord qu’on en finisse avec la procédure pour dénonciations calomnieuses et puis pour le reste on verra. Psychologiquement, on en est très loin", estime-t-il.

L'avocat de Bertrand Rochette, troisième cadre licencié, a lui parlé d'une situation "accablante" pour Renault. Mon client " n'a pas été licencié sur des preuves, mais sur une conviction de son employeur, dont il n'a pu obtenir aucune preuve (...) Les responsables sont Carlos Gohn et M. Pélata, ce sont eux qui ont à répondre", a déclaré Me Christian Charrière Bournazel sur Europe 1.

De son côté, Christine Lagarde, ministre de l’Economie et des Finances, a déclaré sur RMC dimanche vouloir tirer "toutes les conséquences" de cette affaire.

Licenciés dans le cadre de l’affaire d’espionnage présumé qui touche le groupe Renault, les trois cadres ont aussi été accusés de faire transiter de l’argent sur des comptes étrangers. Or, à ce jour aucune trace d'espionnage ni de compte bancaire à l'étranger n'ont été découverts dans le cadre de l’enquête. Jeudi, des sources proches de l’enquête menée par la DCRI - les services secrets - ont même révélé que les numéros de compte recherchés au Liechtenstein n’existaient pas.