Réforme de l'ISF : Moscovici met en garde contre la suppression de cet "impôt anti-rente"

"Les inégalités sont extrêmement concentrées dans ce pays, elles sont concentrées vers la richesse et l'ISF est un des rares impôts anti-rente dont nous disposons", a souligné Pierre Moscovici.
"Les inégalités sont extrêmement concentrées dans ce pays, elles sont concentrées vers la richesse et l'ISF est un des rares impôts anti-rente dont nous disposons", a souligné Pierre Moscovici. © HERBERT NEUBAUER / APA / AFP
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avec AFP
Le commissaire européen aux Affaires économiques a souligné jeudi que l'ISF était "un des rapports impôts anti-rente" dont disposait la France.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a mis en garde jeudi contre la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF), en soulignant qu'il s'agissait d'"un des rares impôts anti-rente" dont la France dispose.

"Les inégalités (...) sont concentrées vers la richesse". "Il y a au fond, dans la logique, d'Emmanuel Macron une cohérence. Cette cohérence, si je la comprends bien, c'est qu'il faut libérer les énergies et permettre l'émancipation individuelle, permettre d'aller de l'avant", a déclaré l'ancien ministre de l'Économie de François Hollande lors de l'émission "Questions d'info" LCP-franceinfo-Le Monde-AFP. "Après, le vrai débat, je ne veux pas le poser en termes d'ISF, pas ISF (...) Les inégalités sont extrêmement concentrées dans ce pays, elles sont concentrées vers la richesse et l'ISF est un des rares impôts anti-rente dont nous disposons", a-t-il ajouté. "Il faut être capable de marier la liberté économique, le soutien aux entreprises, la politique de l'offre, qui sont absolument indispensables, et, de l'autre côté, le combat contre les inégalités et contre la rente. C'est d'ailleurs pour moi une belle définition de la social-démocratie de demain, qui n'est pas morte", a ajouté Pierre Moscovici.

Moscovici déplore le "nationalisme rampant" de LFI. Au cours de l'émission, Pierre Moscovici a par ailleurs déploré jeudi le "nationalisme rampant" de La France insoumise. "Il y a deux choses que je n'apprécie pas" dans le parti de Jean-Luc Mélenchon, à savoir "un nationalisme" et le refus des "réformes", a déclaré l'ancien ministre socialiste. Il s'est néanmoins démarqué de l'ancien Premier ministre Manuel Valls, qui a qualifié Jean-Luc Mélenchon de "factieux". "Je ne pense pas que Jean-Luc Mélenchon soit un factieux, je ne veux pas le mettre en dehors de la République (...) Je n'apprécie pas qu'on rejette hors du camp de la République une formation démocratique", a-t-il insisté.