Quel avenir pour les zones agricoles défavorisées ?

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Anne-Laure Jumet, édité par B.B
L’échéance se rapproche pour publier la carte définitive, exigée par Bruxelles. La réforme doit s'appliquer au 1er janvier 2019.

A moins d'une semaine de l'ouverture du salon de l'Agriculture, le monde paysan attend les décisions du gouvernement concernant les zones agricoles dites défavorisées, notamment parce qu'elles ont un relief ou un climat difficile. Les agriculteurs qui sont dans ces zones bénéficient d'aides européennes. Mais Bruxelles demande à la France de réviser sa carte datant de 1976, avec des critères plus restrictifs.

Obligation de produire des preuves scientifiques solides. Certains territoires touchent des aides, mais ce n'est pas justifié, selon la Cour des comptes européenne. Ce sont ses critiques, faites il y a 15 ans déjà, qui ont conduit à la réforme réclamée par Bruxelles. Désormais, les Etats membres doivent justifier que ces zones souffrent bien de handicaps naturels et ils doivent pour cela produire des preuves scientifiques solides.

En 2013, la France présente une nouvelle carte, retoquée par les services européens. Cette fois, donc, le gouvernement veut présenter une copie irréprochable. Mais c'est un casse-tête : une centaine de cartes différentes ont été faites.

Entre 4.000 et 5.000 agriculteurs vont sortir du dispositif. Alors le gouvernement a présenté il y a une semaine une carte provisoire. Il y a des gagnants : 13 % d'agriculteurs supplémentaires devraient bénéficier de cette aide, selon le ministère de l'Agriculture. Il y a aussi des perdants : entre 4.000 et 5.000 agriculteurs vont sortir du dispositif. D'où la grogne de certains, notamment dans le Sud-ouest ou dans les Deux sèvres. Pour ceux-là, le gouvernement assure qu'il y aura des mesures d'accompagnement. Parmi les pistes évoquées, le plan d'investissement et la possibilité de bénéficier d'autres aides européennes, celles liées à des projets agricoles favorables à l'environnement.