Quand les traders perdent la tête

Jérôme Kerviel, Yasuo Hamanaka, John Rusnak et Nick Leeson.
Jérôme Kerviel, Yasuo Hamanaka, John Rusnak et Nick Leeson. © REUTERS
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La banque UBS n'est pas la première à subir d'énormes pertes à cause d'un trader.

L'histoire vous rappelle quelque chose ? Lundi, le géant bancaire suisse UBS a révélé avoir été victime de transactions illégales. En cause : un trader, qui aurait faire perdre 2 milliards de dollars à la banque, soit 1,5 milliard d'euros. Ce n'est pas la première fois qu'un trader fait perdre des sommes colossales à sa propre banque. Europe1.fr revient sur quelques précédents qui ont fait trembler le monde de la finance.

jérôme kerviel, REUTERS

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Jérôme Kerviel. En janvier 2008, la Société Générale annonce avoir découvert des transactions hors-normes effectuées par un seul trader, Jérôme Kerviel. Ses prises de position ont coûté près de 5 milliards d'euros à la banque. Daniel Bouton, le PDG de la Société Générale, démissionne fin avril 2009. Jérôme Kerviel, lui, est licencié et condamné par la suite à cinq ans de prison dont deux avec sursis, et à rembourser les 4,9 milliards d'euros.

Nick Leeson, Barings, REUTERS

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Nick Leeson. Le Britannique Nick Leeson a fait couler, à lui tout seul, la plus ancienne banque d'Angleterre, la Barings. Âgé de 28 ans au moment des faits, le trader avait enregistré des prises de position énormes sur des produits dérivés asiatiques à la Bourse de Singapour. Montant des pertes : 1,4 milliard de dollars, soit 950 millions d'euros. De quoi provoquer l'effondrement de la Barings, rachetée pour une livre symbolique par le groupe ING.
Nick Leeson a vu son histoire adaptée au cinéma dans le film Trader, avec Ewan McGregor dans le rôle titre. A sa sortie de prison, il a brièvement dirigé un club de football irlandais et monnaie aujourd'hui ses participations à des débats et des conférences.

le trader John Rusnak, AIB, REUTERS

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John Rusnak. Une filiale américaine de la banque irlandaise AIB découvre en 2002 que l'un de ses traders, John Rusnak, a dissimulé 691 millions de dollars de pertes. Entre 1997 et 2001, il avait enregistré des opérations fictives pour les cacher. D'après le procureur chargé de l'affaire, il était tombé dans un cercle vicieux, prenant des positions de plus en plus risquées pour tenter de compenser ses erreurs.
En 2003, la justice américaine le condamne à 7 ans de prison. Quant à la somme qu'il doit rembourser à AIB, celle-ci dépend de ce qu'il sera capable de gagner à sa sortie de prison.

yasuo hamanaka, REUTERS

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Yasuo Hamanaka. Pendant plus de dix ans, le Japonais Yasuo Hamanaka a essayé d'influencer, à lui tout seul, le cours du cuivre. Surnommé "Monsieur cuivre", ou "Monsieur 5%", car c'est la part du marché qu'il affirmait contrôler, il était trader en chef sur le cuivre chez Sumitomo, l'un des plus gros courtiers du pays. En tout, Yasuo Hamanaka a fait perdre 2,6 milliards de dollars à son entreprise dans des transactions non autorisées sur la Bourse des métaux de Londres. Il a écopé de huit ans de prison en 1998, même si pour certains, sa hiérarchie était forcément au courant de ses agissements.