Quand la nouvelle conseillère de Hollande fustigeait le gouvernement

Laurence Boone s'était fendu d'une tribune assassine fin mai.
Laurence Boone s'était fendu d'une tribune assassine fin mai. © DR
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Damien Brunon et Antonin André , modifié à
AMBIANCE - Fin mai, Laurence Boone s’était fendue d’une tribune dénonçant “l’absence totale de politique économique” en France.

En voilà une qui sera sûrement très bien accueillie par le gouvernement. Laurence Boone, fraîchement nommée conseillère Economie de François Hollande en lieu et place d’Emmanuel Macron, n’a pas toujours été tendre avec la politique menée par l’exécutif actuel.

Une tribune assassine. Le 26 mai dernier, elle signait une tribune pour le quotidien libéral L’Opinion à propos de l’économie française. Son nom : “Arrêtons le massacre !”. Elle y fustigeait “l’absence totale de politique économique “ et plus généralement des choix de politique économique “quasiment inexistants”.

Pire, elle s’attaquait au discours de politique générale du Premier ministre, estimant qu’il sert l’eau tiède en matière de relance économique. “Quant aux choix pour le long terme : ils sont absents du discours de politique économique”, commente-t-elle.

Une dette à 100% du PIB ? Sur sa lancée, elle professe un avenir très sombre pour la France. “Sans changement (...), sans présentation d’une stratégie économique crédible, parce que détaillée, argumentée, avec des objectifs chiffrés réalistes, la France dans trois ans, c’est trois millions de chômeurs, 3-4% de déficit, une dette à 100% du PIB, des jeunes très diplômés qui continuent de s’installer à l’étranger…”. Tout un programme.

Retournement de veste ? Malgré cette saillie, Laurence Boone expliquait fin mai à Reuters que François Hollande n'avait pas réellement d'autre choix que de poursuivre la politique économique fixée ces derniers mois. "Des élections anticipées feraient écrouler sa majorité parlementaire, passer à une politique de demande complète n'est pas possible à l'heure actuelle en Europe et des réformes plus approfondies ne seraient pas compatibles avec la stratégie du gouvernement de ménager son aile gauche", disait-elle.

"Cela laisse l'option de continuer comme avant, par défaut. Cela peut être impopulaire mais il y a une réticence à entreprendre des réformes plus poussées, même si, après être tombé si bas en terme de popularité, François Hollande semble n'avoir pas grand-chose à perdre."

Economiste réputée. A un peu plus de 40 ans, Laurence Boone est une spécialiste accomplie. Chef économiste Bank of America, elle fait également partie du conseil d'administration du groupe de luxe Kering. Elle est aussi membre du célèbre Cercle des économistes et enseigne à l'Ecole Polytechnique et à l'ENS Cachan. Elle est particulièrement spécialisée dans les domaines de la macro-économie, des politiques européennes et des finances publiques.

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