PSA : Montebourg invite toute la famille

"Aulnay est l'annonce la plus spectaculaire mais le plus dramatique, c'est Rennes", a confié un ministre à Europe1.
"Aulnay est l'annonce la plus spectaculaire mais le plus dramatique, c'est Rennes", a confié un ministre à Europe1. © MAX PPP
  • Copié
avec Martial You , modifié à
Le ministre a reçu mardi les syndicats. Suivront la direction et les actionnaires. Pour dire quoi ?

Le bras de fer entre la direction de PSA et le gouvernement est engagé. En jeu : la modification du plan de PSA jugé inacceptable en l'état par François Hollande. Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a reçu les syndicats mardi à Bercy sur ce sujet. "Le ministre a dit qu'on allait se revoir d'ici au 31 juillet pour discuter de l'expertise Sartorius (nom de l'expert gouvernemental pour le dossier PSA), je retiens donc cette date, c'est du concret", a simplement déclaré Franck Don, délégué CFTC, à l'issue de la réunion. "Il n'y a pas de plan B tant qu'on a pas de détail sur le plan A et l'état financier du groupe", a-t-il ajouté.

Mercredi, Arnaud Montebourg doit également rencontrer le patron de PSA, Philippe Varin. Et il a indiqué mardi qu'il allait  "inviter" la famille Peugeot, principal actionnaire du constructeur automobile. "Nous souhaitons, avant de prendre position, mettre tout sur la table et le faire y compris avec les actionnaires et la famille Peugeot, qui a un certain nombre de choses à nous dire", a déclaré le ministre. Mais pourquoi faire ?

"Le plus dramatique, c'est Rennes"

D'après les informations recueillies par Europe1, le gouvernement s'est fixé un objectif : améliorer le plan à Rennes. "Aulnay est l'annonce la plus spectaculaire car il y a une fermeture de site, commente un ministre, mais le plus dramatique, c'est Rennes."

Après avoir examiné les notes de la direction de PSA, le gouvernement a, en effet, constaté qu'il n'y avait pas de reclassement pour les 1.400 ouvriers renvoyés du site breton. Selon les informations d'Europe1, un plan de revitalisation est bien prévu mais il ne permet pas de replacer tous les salariés.

"Sur un bassin d'emplois comme Rennes, il est encore plus difficile de rebondir qu'en région parisienne", commente un autre membre du gouvernement.

Pour obtenir des avancées de PSA à marche forcée, le gouvernement peut jouer sur deux ressorts principaux : la Banque PSA Finances et le chômage partiel.

Un coup de pouce à PSA Finances en échange d'"un effort"

Poumon économique de toute la marque, la Banque PSA Finances accorde les crédits "auto" aux particuliers mais elle finance surtout les stocks des concessionnaires. Le marché de l'automobile est au point mort mais le gouvernement pourrait aider la banque à obtenir de l'argent… en contrepartie d'un effort du groupe sur le plan de Rennes.

Quant au chômage partiel, financé en partie par l'Unedic quand les ouvriers restent à la maison faute d'activité, PSA a touché 11 millions d'euros au cours des trois dernières années.

Le gouvernement est prêt à refaire un chèque au constructeur à condition de donner quelques gages.

La direction de PSA s'agace de la pression politique mais la modification du plan à la marge semble inévitable "quitte à handicaper l'avenir du groupe", dit-on fataliste en interne.

Lundi à la clôture de la bourse de Paris, le titre du groupe PSA Peugeot Citroën avait perdu près de 7%.