PSA : Hollande dans le texte

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3' CHRONO - Le président a déclaré que "les pouvoirs publics feront tout" pour limiter la casse.

"La volonté qui est la mienne, c'est le sens du dialogue que j'ai eu avec ces représentants, c'est de dire que nous devons tout faire pour réduire le nombre de suppressions d'emplois". 

Le contexte. Le président François Hollande était à Rennes mardi, dans l’une des principales villes concernées par le plan de 8.000 suppressions de postes chez Peugeot-Citroën. Lourdement déficitaire, le groupe PSA s’est en effet lancé dans un vaste plan de restructuration qui va notamment se traduire par la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois. Le site de Rennes risque de perdre quelques 1.400 postes.

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 La référence. En choisissant de souligner que l’Etat "fera tout" ce qu’il peut, François Hollande entre en résonance avec Lionel Jospin qui, lors de l’annonce de la fermeture d’une usine Michelin en 1999, avait déclaré : "l’Etat ne peut pas tout". Un aveu d’impuissance qui lui a longtemps été reproché.

Le message (à peine) subliminal. Choisissant de se présenter comme un président normal, François Hollande a décidé de rompre avec l’hyperactivité et la communication tous azimuts de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Mais une telle stratégie a ses effets collatéraux : François Hollande est accusé de ne pas être assez réactif. Ce dernier a donc décidé de changer de ton pour montrer qu’il est en première ligne et décisionnaire. C’était notamment l’objectif de son intervention télévisée de dimanche soir, où il a fixé des échéances claires à l’action gouvernementale. Cette nouvelle sortie médiatique constitue en quelque sorte le deuxième acte de cette opération de communication que l’ont pourrait baptiser "le président monte au front".

La déclaration de François Hollande suit également un second objectif : montrer que le gouvernement prend très au sérieux le patient PSA et qu'il fera tout pour l'aider. Une manière de corriger le tir après la déclaration du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui avait accusé PSA fin juillet d'être un "malade imaginaire".

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