PSA : deux sites sur la sellette

Les salariés des sites PSA d'Aulnay-sous-Bois et de Rennes devraient être fixés fin juillet sur leur sort.
Les salariés des sites PSA d'Aulnay-sous-Bois et de Rennes devraient être fixés fin juillet sur leur sort. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
ZOOM - Les usines du constructeur à Rennes et à Aulnay-sous-Bois sont menacées. 

Le sort de quelques milliers de salariés de PSA est en suspens. Le constructeur automobile, qui va devoir prendre de nouvelles mesures d'économies, tiendra un comité central d'entreprise avant la fin du mois de juillet. Au menu, notamment : le sort des sites d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, et de Rennes, en Ille-et-Vilaine. "Des mesures complémentaires seront nécessaires", a prévenu le président du directoire du groupe, Philippe Varin. Les syndicats sont inquiets pour l'avenir des salariés. 

A Aulnay-sous-Bois, peu d'espoir. L'usine d'Aulnay-sous-Bois est l'un des plus gros employeurs de Seine-Saint-Denis, avec 3.000 salariés en CDI et 300 intérimaires. Au total, elle fait vivre, directement et indirectement, environ 10.000 personnes, dans ce département déjà fortement touché par le chômage. Créée en 1973, l'usine se partage la fabrication de la C3 de Citroën, lancée en novembre 2009, avec l'usine de Poissy, dans les Yvelines. Mais alors que cette dernière produit aussi d'autres véhicules, le site d'Aulnay est entièrement dédié à la C3. 

Depuis 2007, la cadence y a été fortement réduite et les surfaces utilisées ont baissé de 30% en trois ans. Il n'y a plus qu'une seule ligne de montage, contre deux auparavant, et l'équipe de nuit a été supprimée en octobre 2010. En juin 2011, la CGT a dévoilé un document interne à l'entreprise, faisant état d'une fermeture définitive en 2014. Le groupe a démenti, mais a toujours refusé de s'engager par écrit sur l'avenir de l'usine. 

A Rennes, l'inquiétude monte. En sept ans, le site de Rennes-La Janais, créé en 1960, a vu ses effectifs divisés par deux, avec 5.800 salariés aujourd'hui, contre 12.000 en 2005. Sa spécialité : les voitures familiales, essentiellement la Peugeot 508 et la Citroën C5, un modèle en fin de vie. Quelques centaines de C6 sortent également des chaînes de montage chaque année, mais ce modèle ne sera plus fabriqué à partir de la fin de l'année.

La production a connu un rebond en 2011 avec l'arrivée de la 508, avec 185.000 véhicules sur un an, contre 118.000 véhicules l'année précédente. Mais le volume de production devrait retomber en 2012 à 145.000, et un nouveau recul est attendu en 2013. 

L'usine est déjà durement touchée par le chômage partiel : 32 jours au total entre début 2012 et fin mai dernier. Les syndicats s'inquiètent de la suppression annoncée d'une équipe de nuit et de la fin de la fabrication de la C6. D'après la CFTC, 1.000 personnes seraient concernées par la suppression de l'équipe de nuit, qui travaillait sur la 508. Une "centaine" de salariés seraient aussi touchées par l'arrêt, en décembre, de la fabrication de la C6, sans compter 300 à 400 emplois indirects.