PSA : "des rumeurs", selon Montebourg

Selon la CGT, Arnaud Montebourg est à côté de la plaque et ne pose pas les bonnes questions.
Selon la CGT, Arnaud Montebourg est à côté de la plaque et ne pose pas les bonnes questions. © MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le ministre estime que la fermeture du site d'Aulnay n'est pas encore connue, contrairement à la CGT.

La CGT de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, menacée de fermeture, a vivement critiqué samedi le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. En cause : une lettre du ministre envoyée à PSA, qui demande à la direction de faire "connaître ses intentions au plus vite et de façon précise."

Arnaud Montebourg semblait pourtant aller dans le sens des salariés avec ce courrier. "Depuis plusieurs jours, les médias se font l'écho grandissant de décisions éventuelles portant sur l'avenir de plusieurs sites de PSA et sur des orientations stratégiques que votre groupe s'apprêterait à prendre", y note le ministre qui ajoute: "dans ce contexte et dans l'intérêt de PSA lui-même, il serait indispensable de faire toute la transparence nécessaire. Ces fuites, ces rumeurs ou informations provoquent l'inquiétude des milliers de salariés et de familles".

Le discours de Montebourg "choquant", pour la CGT

Mais, selon la CGT, Arnaud Montebourg est à côté de la plaque et ne pose pas les bonnes questions. "Toute la France sait qu'ils veulent fermer Aulnay et qu'ils vont l'annoncer dans les prochains jours, à la seule différence qu'ils ne vont pas annoncer la fermeture mais la reconversion du site", a affirmé Jean-Pierre Mercier, délégué CGT à Aulnay, ajoutant qu'il ne croyait pas à une reconversion des salariés.

"Que la seule personne qui n'ait pas compris ça soit le ministre du Redressement productif, ça en devient choquant", tacle-t-il. "Quel jeu il joue ? Il a rencontré le Pdg Philippe Varin la semaine dernière, Varin ne lui a rien dit, ça veut dire qu'il s'est fait rouler dans la farine", a estimé Jean-Pierre Mercier.

"Pour l’instant, il n’y a que des rumeurs, des fuites, mais pas d’annonce. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit au président de PSA  pour lui demander, dans l’intérêt même du groupe et dans le respect des salariés, de faire toute la transparence nécessaire et d’utiliser le dialogue social comme arme collective pour affronter les difficultés éventuelles", a répondu Arnaud Montebourg, dans une interview au Parisien de dimanche. Et de détailler ses proposition : "je viens de nommer un expert gouvernemental, spécialiste de l’automobile, qui appuiera l’Etat pour dégager un diagnostic précis et partagé de Peugeot, afin d’envisager des solutions pour l’avenir du groupe et des emplois. Parallèlement, je prépare un plan automobile pour toute la filière que, je soumettrai au Premier ministre et au président de la République."

"Vers un vrai scandale national"

Insuffisant, selon le délégué CGT. Pour lui, ce que devrait dire Arnaud Montebourg au PDG c'est "arrêtez, suspendez la fermeture de l'usine d'Aulnay". La CGT réclame en effet que le site d'Aulnay, qui emploie 3.300 salariés, sans compter les sous-traitants, achève la production de la C3 Citroën (450.000 véhicules jusqu'en 2016) et qu'on lui attribue ensuite un nouveau véhicule.

Le délégué CGT a également critiqué la promesse du ministre de présenter "prochainement  un plan d'actions pour l'avenir de la filière automobile française". "S'il y a une chose à faire pour aider la filière c'est de contraindre Peugeot et Renault d'arrêter leurs plans de suppressions d'emplois", a affirmé  le syndicaliste. Et de conclure, inquiet : "Si on veut donner des centaines de millions de fonds publics pour qu'au final l'usine d'Aulnay disparaisse, ça serait un vrai scandale national".