PSA : Aulnay bientôt fixé sur son sort

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La direction a annoncé deux réunions stratégiques pour juillet, Montebourg veut en savoir plus.

Pressé par ses employés et le gouvernement de déclarer ses intentions à propos du site d’Aulnay-sous-Bois, la direction du groupe automobile PSA n’a pas encore répondu mais a fixé vendredi soir une échéance : les 12 et 25 juillet.

C’est à ces dates-là que la direction doit convoquer deux Comités d'entreprise extraordinaires, réunions au cours desquelles l’avenir du site de Seine Saint-Denis sera éclairci. En attendant, le ministre Arnaud Montebourg presse Peugeot-Citroën de se concerter avec le gouvernement et promet un plan pour toute la filière automobile.

Deux réunions très attendues à Aulnay

Le constructeur automobile va convoquer deux Comités d'entreprise extraordinaires les 12 et 25 juillet, date à laquelle PSA doit par ailleurs présenter ses résultats semestriels, dont les analystes financiers pensent qu'ils seront mauvais.

Ce CCE sera l'occasion d'évoquer "l'avenir de l'ensemble de nos sites industriels", a expliqué mercredi le directeur industriel Denis Martin, reconnaissant que le groupe "aura un examen plus attentif sur certains de (ses) sites ou certains de (ses) centres qui ont plus de difficulté que d'autres".

Un site sur la sellette

Mais les observateurs seront surtout attentifs aux possibles annonces concernant le site d’Aulnay-sous-Bois, en Seine Saint-Denis. Il s’agit de l'un des plus gros employeurs de Seine-Saint-Denis avec 3.000 CDI et 300 intérimaires, mais qui ne produit plus que la petite Citroën C3.

Le secteur automobile étant actuellement malmené, les employés redoutent des licenciements, voire la fermeture du site à moyen terme, d’autant plus que ces derniers ne savent toujours pas quel nouveau modèle ils assembleront d'ici à deux ans. Demandant depuis près d'un an des éclaircissements sur l’avenir de l’usine, les employés espèrent obtenir des réponses dans les semaines qui suivent et craignent le pire.

Le gouvernement veut du dialogue

Le gouvernement refuse, lui, de jouer la montre et presse la direction de PSA de dévoiler ses intentions le plus vite possible. Dans un courrier adressé samedi à l’entreprise, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, demande ainsi à la direction de faire "connaître ses intentions au plus vite et de façon précise" sur l'avenir de plusieurs sites.

"Depuis plusieurs jours, les médias se font l'écho grandissant de décisions éventuelles portant sur l'avenir de plusieurs sites de PSA et sur des orientations stratégiques que votre groupe s'apprêterait à prendre", note le ministre qui ajoute: "dans ce contexte et dans l'intérêt de PSA lui-même, il serait indispensable de faire toute la transparence nécessaire. Ces fuites, ces rumeurs ou informations provoquent l'inquiétude des milliers de salariés et de familles".

Montebourg prépare un plan pour la filière

Prévoyant, Arnaud Montebourg a par ailleurs fait savoir que "dans un contexte de recul du marché automobile", il proposera "prochainement" au président de la République et au Premier ministre "un plan d'actions pour l'avenir de la filière automobile".

De plus, "le gouvernement a décidé de désigner M. Emmanuel Sartoris, expert gouvernemental du Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies, afin de dégager un diagnostic précis, rigoureux et partagé sur la situation réelle du groupe PSA et les différentes mesures (proposées par toutes les parties, ndlr)", a ajouté le ministre.