Prix du gaz : déjà 20.000 inscrits pour le "big switch"

L'UFC-Que choisir compte organiser un "big switch", un changement collectif de fournisseur de gaz.
L'UFC-Que choisir compte organiser un "big switch", un changement collectif de fournisseur de gaz. © MAXPPP
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et Carole Ferry , modifié à
DECRYPTAGE - Pour faire baisser les prix, l'UFC-Que choisir propose aux clients un changement collectif d'opérateur. Efficace ?

Le "big switch". L'union fait la force… et peut faire baisser votre facture de gaz. C'est en tout cas ce que pense l'UFC-Que choisir, qui compte organiser un "big switch", c'est-à-dire un changement collectif de fournisseur de gaz. Comme le révélait Europe1 lundi matin, l'association a lancé le site gazmoinscherensemble.fr dans la nuit de lundi à mardi. Concrètement, l'UFC-Que choisir donne jusqu'au 25 novembre à ceux qui le souhaitent pour s'y inscrire. Et elle s'occupera ensuite de faire changer d'abonnement à tous les participants, pour les inscrire chez un opérateur moins onéreux. L'initiative est limitée à 100.000 souscriptions... et il y en avait déjà 20.000 mardi à 15h.

>> Est-ce si efficace que ça ? La facture peut-elle durer sur le long terme ? On décrypte.

14.10 gaz ensemble UFC QUE CHOISIR

© UFC QUE CHOISIR

Une baisse de 13 à 15 %. Pour lancer sa bataille collective, l'UFC-Que choisir a commencé par lancer un vaste appel d'offres auprès de tous les fournisseurs de gaz pour déterminer quels étaient les meilleurs prix qu'ils étaient prêts à offrir. Résultat : l'offre retenue, celle du Belge Lampris, se révèle 13 à 15 % moins onéreuse que les tarifs réglementés du gaz. Sur la facture moyenne d'un foyer qui se chauffe au gaz, cela représente une économie de 156 euros par an.

Une idée qui a fait ses preuves à l'étranger… L'idée de l'association de consommateurs s'inspire des opérations similaires organisées en Belgique et en Grande-Bretagne. Outre-Manche, 36.000 personnes avaient changé d'opérateur d'un coup réalisant ainsi une économie de 123 euros par an, en moyenne.

… Mais pas forcément sur la durée. Selon les informations d'Europe1, l'opérateur s'engage à respecter les tarifs de l'appel d'offre pendant au moins un an. Le hic : rien ne garantit que l'opérateur choisi conserve de bas tarifs sur le long terme. "C'est une pratique commune à plusieurs secteurs, l'énergie, les banques, les télécoms : les opérateurs attirent les clients avec de faibles abonnements, mais les plus anciens payent le prix fort", décrypte pour Europe1.fr Stéphane Mialot, directeur général du Médiateur de l'énergie.

Le but : "secouer l'opinion". "L'avantage, et le vrai but des associations, françaises comme anglaises ou même belges, c'est de sensibiliser les consommateurs, de les rassurer. Il s'agit de leur montrer que c'est facile de changer d'opérateur", poursuit le spécialiste. Car effectivement, il est plus facile de changer d'opérateur de gaz que téléphonique. Sans engagement, les abonnements peuvent être résiliés dès le lendemain. Et les opérateurs s'occupent ensuite de toutes les démarches administratives, sans interrompre l'alimentation . "L'idéal serait que les consommateurs comparent les offres tous les ans pour voir ce qui leur est le plus avantageux", explique Stéphane Mialot. "De manière générale, ça ennuie les gens de s'occuper de l'énergie. Le 'big switch' est un bon moyen de secouer l'opinion".

 

Une telle offre possible avec l'électricité ? L'UFC-Que Choisir a indiqué qu'elle n'envisageait pas de transposer une offre similaire dans l'électricité, même s'il attirera l'attention du consommateur sur des offres favorables. "La situation est complètement différente", selon Alain Bazot, du fait qu'EDF est vendeur mais aussi en quasi totalité producteur de l'électricité française. "Il ne peut pas y avoir de concurrence pérenne sur le long terme entre quelqu'un qui ne produit pas d'électricité, qui est obligé de l'acheter à EDF et puis EDF qui produit l'électricité", selon lui.